Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier un accord avec le Mali pour un financement d’urgence d’environ 120 millions de dollars américains. Cette aide vise à soutenir le pays à faire face à l’insécurité alimentaire croissante qui affecte la population. Une problématique exacerbée par la situation sécuritaire fragile et les effets persistants de la pandémie de COVID-19.
L’économie malienne a connu une croissance de 4,4 % l’année dernière, selon le FMI, mais la croissance du PIB réel devrait ralentir à 3,8 % en 2024. Cette décélération, couplée à la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, a aggravé la situation de la sécurité alimentaire, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Le financement d’urgence du FMI sera versé au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), un instrument conçu pour aider les pays à faire face à des crises de balance des paiements causées par des chocs exogènes. Ce soutien permettra au Mali de couvrir ses besoins urgents en financement et de soutenir ainsi ses efforts de stabilisation de l’économie.
Les autorités maliennes ont salué l’approbation du financement d’urgence par le FMI, le qualifiant de « bouée de sauvetage » pour le pays. Elles ont réaffirmé leur engagement à poursuivre des réformes économiques et structurelles solides pour favoriser une croissance durable et combattre la pauvreté.
L’aide financière du FMI devrait atténuer l’insécurité alimentaire au Mali, cependant, des efforts importants seront nécessaires pour s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté dans le pays.
La situation économique du Mali est marquée par des crises politiques récurrentes et des conflits armés depuis l’indépendance en 1960. Les interruptions politiques fréquentes, y compris les coups d’État de 2012 et 2020, ont fragilisé les structures de gouvernance et ralenti les investissements nécessaires à une croissance durable.
Historiquement, l’économie du Mali a été fortement dépendante de l’agriculture, notamment du coton dont le Mali est le premier producteur africain, qui emploie environ 80% de la population active. Ainsi, le secteur est vulnérable aux variations climatiques, ce qui, combiné à des infrastructures inadéquates et à un accès limité aux marchés, rend la sécurité alimentaire particulièrement précaire.
Les programmes d’aide financière et les initiatives de réforme économique des dernières décennies, y compris ceux dirigés par des organisations internationales comme le FMI, ont souvent été conçus pour adresser ces défis structurels. Ces efforts visent à diversifier l’économie, à renforcer les secteurs de l’éducation et de la santé, et à promouvoir une administration plus transparente et efficace pour assurer une meilleure redistribution des ressources et stimuler la croissance.
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