Les séparatistes anglophones se disent ouverts aux négociations avec le gouvernement camerounais. Une option que devraient pourtant privilégier les deux parties en conflit.
Une véritable surprise, mais agréable. Habitués à des déclarations de défiance vis-à-vis de Yaoundé, les séparatistes anglophones se veulent désormais partisans du dialogue.
« Le gouvernement intérimaire (d’Ambazonie, Ndlr.) croit que les négociations peuvent marquer la fin ultime du conflit », a écrit dans un communiqué, Chris Anu, secrétaire chargé de la communication au sein du mouvement sécessionnistes cité par des médias locaux.
Il a toutefois nuancé : « Cela n’est cependant pas encore à l’ordre du jour du gouvernement intérimaire. Le président, Dr. Samuel Ikome Sako, n’a approché et n’a été approché par une personne ou un groupe pour des négociations », a-t-il poursuivi.
Un changement de discours qui intervient dans un contexte où des affrontements entre séparatistes et forces camerounaises de défense font des dégâts importants parmi les civils. Selon le centre International Crisis Group (ICG), au moins 120 civils et au moins 43 membres des forces de sécurité ont été tués depuis fin 2016. Le bilan côté séparatistes est inconnu. Quelque 160.000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences, selon l’ONU, et 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’agence nigériane de gestion des urgences (Sema).
Voilà qui sonne comme le début d’un dégel dans cette crise qui met l’unité nationale au Cameroun à rude épreuve. Reste à savoir quelles conditions mettra Yaoundé sur la table
AFP