Le gouvernement algérien a dénoncé jeudi les accusations d’ONG contre une “campagne” d’“arrestations arbitraires” de migrants d’Afrique subsaharienne et des expulsions contraires au droit international dans ce pays.
Plusieurs ONG algériennes – dont la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) -, des militants, syndicalistes et membres de la société civile ont signé mi-mai un appel “Nous sommes tous des migrant-e-s!”.
Ils y dénoncent “une campagne généralisée d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions collectives et massives” visant les migrants d’Afrique subsaharienne, expulsés “sans aucune décision de justice et au risque de leurs vies”.
Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a fustigé “une campagne malveillante orchestrée par certaines organisations non gouvernementales “qui “accusent à tort” l’Algérie “de faillir à ses obligations internationales”.
“L’Algérie rejette avec force ces graves accusations qui visent (…) à porter atteinte à son image et à ses rapports avec ses voisins du Sud”, poursuit le ministère, qui affirme que l’Algérie, “terre d’accueil et d’hospitalité”, s’est “scrupuleusement et en toutes circonstances, acquittée de ses obligations internationales”.
Les autorités assurent que les “reconduites à la frontière” de “migrants illégaux” se sont déroulées dans le “strict respect de la dignité et des droits humains” et “en étroite concertation avec les Etats dont ils sont ressortissants”.
Depuis plusieurs mois, des ONG dénoncent des arrestations massives de migrants subsahariens, ensuite “abandonnés”, quelle que soit leur nationalité, à la frontière avec le Niger ou le Mali, dans des zones désertiques.
Mardi, dans une note distribuée à la presse à Genève, le Haut Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a également appelé Alger “à cesser les expulsions collectives de migrants” notamment subsahariens.
“L’expulsion collective de migrants, sans examen individuel (de leur cas) ou garantie de procédure régulière, est profondément alarmante et contraire aux obligations de l’Algérie vis-à-vis du droit humanitaire international”, a estimé le Haut Commissariat.
Dans leur appel, ONG et défenseurs des droits de l’Homme demandent le respect par l’Algérie de ses engagements internationaux et la mise en place d’un “cadre légal” protégeant les migrants en Algérie, qui n’a pas de législation en matière d’asile.
L’Algérie fait face ces derniers années à un afflux de migrants d’Afrique subsaharienne, estimés à quelques 100.000 dans le pays par les ONG.
Afrique Diplo