Un peu plus d’un an avant les élections présidentielle, législative et municipale, les Camerounais se bousculent dans les bureaux d’Elecam (Elections Cameroon), organe en charge pour les inscriptions sur les listes électorales, et cette opération ne va pas sans plaintes par-ci, par-là..
Au Cameroun, les leaders des partis politiques de l’opposition, pour encourager les populations à participer corps et âme aux prochaines consultations électorales, ceux-ci ont lancé le slogan : « Inscrivons-nous d’abord ! Et surveillons nos voix avant, pendant et après les élections. La masse critique seule, parlera le moment venu ». Constat bien mené sur toute l’étendue du territoire national et du côté de la diaspora, ce message semble être bien suivi par tout le monde, même ceux qui, depuis des années, avaient perdu l’envie de voter. « Que je vote ou pas, le vainqueur est déjà connu. Tu ne peux pas être arbitre central, arbitre de touche et commissaire du match, et perdre cette rencontre », disent-ils. Cette élection pourrait toutefois être différente des précédentes.
Pour l’ingénieur en informatique Gabriel M., « nous, Camerounais de la diaspora, avions toujours laissé les élections se dérouler sans y prendre part. Mais, cette fois-ci, l’engagement de la diaspora sénégalaise a été une source de motivation pour nous qui, depuis des décennies, avons été comme des complices/pions des multiples fraudes électorales dans notre pays. Alors, au vu des nombreuses difficultés que connaissent nos familles au pays, avons décidé de nous impliquer bec et ongles, afin que les choses changent. Ayant vu notre engagement et notre engouement à ces scrutins qui s’annoncent au Cameroun, Elecam, puisqu’il s’agit de lui, pour nous empêcher/freiner notre élan, a d’abord présenté le manque de visas pour son personnel à nous enrôler, puis après, il a pondu des critères pas du tout faciles : carte de résident, carte consulaire, … ».
« Et comme si cela ne suffisait pas, certains militants du Rdpc (rassemblement démocratique du peuple camerounais), parti au pouvoir depuis 42 ans, résidant à l’étranger, ne cessent de nous dire que « ”’le Cameroun n’est pas le Sénégal”. ”Le Cameroun, c’est le Cameroun”. Ces propos nous amènent à comprendre que toutes les machines sont d’ores et déjà mises en marche, pour pouvoir remporter toutes les élections programmées en 2025. A cette allure, peut-on dire du Cameroun, qu’il est un pays démocratique ? Quand on sait que dans une démocratie, les personnes expriment librement leur opinion, décident qui est leur chef lors d’élections », poursuit-il.
« La marée humaine observée à l’université de Buéa, le 25 avril 2024, lors des inscriptions au test de connaissance du Français canadien (1ère étape vers un nouvel horizon au Canada), est une preuve parmi tant d’autres que les Camerounais, tous sexes confondus, tirent le diable par la queue. Pendant qu’une minorité roule carrosse et encourage la longévité au pouvoir, la majorité vit dans la précarité. N’oublions pas que le silence est un bruit assourdissant », ajoute-t-il.
« Depuis que les élections, plus précisément présidentielles, se déroulent dans notre pays, j’ai toujours constaté que le Président sortant qui n’est autre que Paul Biya, ne se dérange pas à battre campagne. S’il fait des efforts, il se rend à Douala et au Nord, et le tour est joué. Pendant ce temps, les autres candidats vont partout, mêmes dans les zones très enclavées y battre campagne. Mais malgré ces risques courus, ils ont des pourcentages très insignifiants. Est-ce à dire qu’ils ne sont pas aimés par les populations ? La réponse est : non. Ils dénoncent les cas flagrants de fraudes, déposent des requêtes, mais celles-ci, reçoivent toujours la mention : « irrecevable » », déclare Carole Y., Bayam-sellam.
Selon la matriarche Régine B., « l’année 2025 est une année de toutes les élections dans notre pays. Et le bonheur tant souhaité frappe déjà à notre porte. Je suis très contente de savoir que les Camerounais vivants à l’étranger s’activent déjà. Leur forte mobilisation pour les prochaines consultations électorales me permet de comprendre que, depuis des décennies, ils veulent ramener au bercail tout ce qu’ils ont appris et même maîtrisé. Beaucoup d’entre eux, depuis des années, ont un vif désir de créer des emplois dans leur pays, mais les conditions ne sont pas du tout favorables »,
« Ils présentent entre autres difficultés : l’accès difficile aux terres, le taux exorbitant des impôts, le mauvais état des routes, les embouteillages monstres, les coupures interminables d’eau et d’électricité, … Mes fils et filles de la diaspora sont nos dignes ambassadeurs. Je les encourage à apporter leurs pierres à l’édifice, afin que les conditions de vie des populations, sans exclusive, s’améliorent d’éternité en éternité », conclut-elle.
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