
(FILES) In this file photo taken on December 17, 2021, National Salvation Front (FSN) member and leader of "Citizens Against the Coup" Jawhar Ben Mbarek gestures during a demonstration against President Kais Saied in Tunis. - Tunisian security forces have arrested prominent opposition figure Ben Mbarek, his sister told AFP on February 24, 2023, the latest detention in a crackdown against rivals of President Kais Saied. (Photo by Fethi Belaid / AFP)
La Cour de cassation en Tunisie a annulé mercredi la condamnation d’un journaliste à cinq ans de prison, ouvrant la voie à sa remise en liberté dans l’attente d’un nouveau procès, a annoncé son avocat à l’AFP.
Khalifa Guesmi, correspondant de Mosaïque FM, la radio plus écoutée de Tunisie, avait été condamné en novembre 2023 à un an de prison, peine alourdie à cinq ans en appel, pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité.
La Cour de cassation a « invalidé le jugement de cinq ans et ordonné de le revoir en appel », a indiqué à l’AFP son avocat, Me Rahal Jallali. Selon lui, Khalifa Guesmi devrait être remis en liberté mercredi soir ou jeudi matin.
Le journaliste reste sous le coup de poursuites d’après son avocat, en vertu de l’article 34 de la loi antiterroriste qui « punit de dix à vingt ans d’emprisonnement » quiconque publie des informations « au profit d’une organisation ou entente terroriste ».
Incarcéré depuis septembre 2023, ce journaliste a été reconnu coupable d’avoir « participé à la divulgation intentionnelle d’informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées ».
Il a été arrêté et détenu pendant une semaine en mars 2022, après la publication sur le site de Mosaïque FM d’une information portant sur le démantèlement d’une « cellule terroriste » et l’arrestation de ses membres. Des journalistes et des représentants de la société civile se sont rassemblés mercredi à Tunis en soutien à M. Guesmi et pour réclamer sa libération « immédiate ».
Des ONG locales et internationales ont lancé plusieurs appels à sa libération dénonçant sa condamnation à cinq ans de prison comme « une mascarade » et « un revers majeur pour le système judiciaire ». Ces ONG déplorent un recul des libertés en Tunisie depuis que le président Kais Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.
AFP