Sous la pression des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU menace d’imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud, dans un texte mis au vote jeudi et renouvelant pour un an la mission de sa force de paix dans ce pays.
Le projet de résolution souligne que le Conseil de sécurité est prêt “à étudier toutes mesures appropriées, y compris un embargo sur les armes, pour priver les belligérants des moyens de continuer à combattre”.
Le texte “demande à toutes les parties d’arrêter immédiatement les combats au Soudan du Sud” et assure que les auteurs de violations au Soudan du Sud seront tenus pour responsables de leurs actes. Il appelle à nouveau les belligérants à ne pas entraver le fonctionnement de sa force de paix et des ONG dans le pays.
Le projet prévoit aussi de maintenir le niveau de la force de Casques bleus de l’ONU à 17.000 hommes, incluant une force de protection régionale n’exédant pas 4.000 hommes, et de garder une composante policière de 2.101 hommes.
Près de la moitié de la population du Soudan du Sud, un pays ravagé par la guerre civile depuis décembre 2013, est en situation de faim extrême, un chiffre en hausse de 40% sur un an, selon un rapport de trois agences des Nations unies publié récemment.
Un total de 41 hauts responsables sud-soudanais ont été identifiés en février par une Commission de l’ONU pour les droits de l’homme en vue de poursuites pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, dont des viols et meurtres à caractère ethnique perpétrés dans ce pays en guerre civile depuis décembre 2013.
Deux ans et demi après son indépendance, obtenue grâce au soutien des Etats-Unis, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.
Par Karl Schummer