Un débat télévisé entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, prévu les 28 ou 29 octobre, pourrait transformer la scène politique sénégalaise, malgré les restrictions du CNRA.
Alors que les élections législatives approchent à grands pas au Sénégal, un débat télévisé entre Ousmane Sonko, Premier ministre en exercice, et Amadou Ba, ancien chef du gouvernement, suscite une vive attention.
Ce face-à -face potentiel, qui pourrait marquer une avancée démocratique, soulève également des tensions au sein de la sphère politique et médiatique du pays. Prévu pour les 28 ou 29 octobre, ce débat est cependant menacé par des restrictions du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), chargé de garantir l’équité de traitement entre candidats.
Ousmane Sonko et Amadou Ba ont chacun manifesté leur volonté de se confronter publiquement, pour discuter de sujets cruciaux comme l’économie, les libertés et les ressources naturelles. À l’approche des élections, cet échange pourrait éclaircir les visions et les programmes des deux figures de proue de la scène politique sénégalaise, tout en permettant aux citoyens de comparer leurs propositions.
Cheikh Omar Diallo, fondateur de l’EAO, a proposé un cadre strict pour ce débat : 90 minutes sans documents, avec pour seuls accessoires une bouteille d’eau, quatre feuilles vierges et un stylo. Ce format vise à garantir une confrontation d’idées authentiques et sans distraction. Diffusé par le groupe E-Media via sa chaîne ITV, cet évènement pourrait être un modèle de transparence et de clarté pour l’électorat.
Le CNRA, par la voix de son président Mamadou Oumar Ndiaye, a exprimé ses réticences, invoquant la rupture de l’équilibre électoral. En effet, selon la loi, l’égalité de traitement entre les candidats doit être préservée, et organiser un débat entre deux d’entre eux pourrait nuire à ce principe. Ousmane Sonko considère cependant que ces limitations ne devraient pas entraver l’organisation de ce débat, qu’il juge essentiel pour la démocratie sénégalaise.
Amadou Ba a confirmé sa participation via un message sur Facebook, affirmant être prêt à aborder les questions économiques et à défendre les choix de son ancien gouvernement. Sonko, non sans ironie, a réagi en soulignant que les « stigmates de mauvaise gestion » d’Amadou Ba apparaîtront au grand jour. La confrontation entre les deux dirigeants pourrait ainsi se transformer en une critique directe de la gouvernance passée.
Le CNRA a-t-il réellement le pouvoir d’empêcher la tenue de ce débat ? Cette question reste en suspens. Si les deux candidats choisissent de passer outre les restrictions du CNRA, le débat pourrait avoir lieu malgré les objections. L’opinion publique et les médias se prennent en alerte, car ce face-à -face pourrait devenir un tournant dans la communication politique au Sénégal.
La Rédaction