Le top départ de la campagne pour les élections législatives au Sénégal a été donné dimanche dernier. Les Sénégalais sont appelés à voter, le 17 novembre 2024, pour renouveler leur Parlement. L’équipe du premier ministre, Ousmane Sonko, en campagne dans le centre du Sénégal pour les élections législatives du 17 novembre, a été visée par des jets de pierres.
Le convoi du premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, en campagne pour les élections législatives, a été attaqué mercredi à Koungheul, dans le centre du pays, a appris l’AFP, jeudi 31 octobre, auprès de son parti, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
M. Sonko, tête de liste du Pastef aux élections du 17 novembre, est indemne. Le président du Grand Parti, un mouvement allié, l’ancien ministre Malick Gakou, a eu le bras cassé, selon la presse. Son parti a publié une photo tronquée censée le montrer le bras en écharpe, la manche ensanglantée.
Le convoi de M. Sonko a essuyé des jets de pierres, a décrit à l’AFP un responsable de son équipe de campagne, Vieux Aïdara. « L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de disperser les agresseurs », a-t-il ajouté, mais pas de les identifier. « La violence n’a pas sa place dans une élection. A Koungheul, ils ont essayé et ils n’ont fait qu’essayer parce que, franchement, attaquer (…) le Pastef est un suicide », a déclaré Ousmane Sonko sur les réseaux sociaux, sans nommer les assaillants.
Une responsable locale de l’opposition, la députée sortante Fanta Sall, citée dans la presse, a déclaré que des militants d’opposition avaient eux-mêmes été attaqués par des « gros bras » armés agissant pour le compte du Pastef. Elle a fait état de plusieurs blessés.
Le siège dakarois de la coalition d’opposition menée par le maire de la capitale, Barthélémy Dias, a été attaqué lundi, au lendemain de l’ouverture de la campagne, par des inconnus qui s’en sont pris à des véhicules, ont cassé des vitres et déclenché un incendie.
Des figures de la société civile, dont Seydi Gassama, pour Amnesty International, et Birahim Seck, pour Transparency International, ont condamné sur les réseaux sociaux les incidents survenus jeudi à Koungheul.
Les Sénégalais sont appelés à élire une nouvelle Assemblée nationale après la dissolution prononcée en septembre par le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, du Parlement issu des élections de 2022 et encore dominé par le camp de l’ancien président, Macky Sall. Le Pastef vise une majorité permettant à M. Faye, vainqueur de la présidentielle de mars, et à Ousmane Sonko de mettre en œuvre leurs promesses de rupture et de transformation de l’Etat. Le 25 octobre, le président avait appelé tous les acteurs des élections à la « modération ».
Au total, 41 listes s’affrontent pour s’approprier les 165 sièges que compte le Parlement sénégalais. Ces élections anticipées constituent un véritable test de popularité pour la coalition au pouvoir, tout juste huit mois après la razzia du 24 mars 2024.
Le Pastef, actuellement au pouvoir, vise une majorité qualifiée des trois cinquièmes pour renforcer son pouvoir exécutif. Lancée dans un contexte économique tendu, cette campagne ravive des tensions sociales.
AFP