Edmond Bahati, coordinateur de la radio Maria à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), a été tué vendredi soir par des hommes armés en tenue civile. Son meurtre a provoqué une onde de choc parmi les habitants de Goma, tandis que la société civile locale exige une enquête indépendante urgente pour faire la lumière sur ce crime.
Des témoins rapportent que notre confrère rentrait chez lui, dans le quartier Ndosho, lorsqu’il a été abattu. Cette tragédie survient dans un climat sécuritaire de plus en plus préoccupant, malgré l’état de siège imposé dans la province du Nord-Kivu depuis mai 2021, censé renforcer les pouvoirs des autorités militaires pour restaurer la paix et la sécurité.
La communauté de la radio Maria ainsi que de nombreux habitants de Goma ont exprimé leur indignation et leur tristesse face à la perte d’Edmond Bahati. « Edmond était un homme de paix, engagé au service de sa communauté et de l’Église. Sa disparition est une perte immense », a déclaré un collaborateur proche de la station.
Malgré la gravité de cet assassinat, les autorités sécuritaires n’ont pas encore réagi officiellement. Toutefois, la société civile du Nord-Kivu appelle à une enquête immédiate pour identifier les responsables et les traduire en justice. Les habitants, excédés par l’insécurité persistante, réclament des actions concrètes pour assurer leur protection et celle de leurs proches.
Edmond Bahati rejoint malheureusement la longue liste des victimes de la violence armée à Goma. Le ciblage des médias locaux est malheureusement un phénomène récurrent dans les zones de conflits, où les journalistes deviennent des victimes directes de la violence, compromettant ainsi leur mission essentielle de relayer des informations vitales. Selon Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters Sans Frontières (RSF), les journalistes dans les zones de conflit, comme la RDC, sont particulièrement vulnérables.
« Ils sont des cibles aussi bien pour les groupes armés que pour les armées régulières. En RDC, les radios communautaires, animées par des journalistes locaux, sont des sources d’information essentielles, surtout dans les zones de guerre. Cependant, beaucoup de journalistes sont contraints à l’exil, et leur matériel est souvent détruit. Leur prise en otage ou le ciblage par des militaires ou des groupes armés empêche ces journalistes de faire leur travail, privant ainsi des milliers d’habitants de leur droit à l’information », a déploré M. Marong dans un entretien avec SOS Médias Burundi.
Mme Ruth Malu Franz