Denise Mukendi, influenceuse pro-Tshisekedi, est incarcérée en RDC pour avoir orchestré l’arrestation et le viol d’un opposant politique, Jacky Ndala.
En République démocratique du Congo (RDC), une affaire retentissante secoue l’opinion publique : Denise Mukendi, une influenceuse connue pour son soutien au régime de Félix Tshisekedi, est désormais derrière les barreaux. Cette femme, autrefois perçue comme une défenseure acharnée du pouvoir, est accusée d’avoir ordonné l’arrestation et le viol d’un opposant politique, Jacky Ndala, en 2021. Son incarcération à la prison de Makala, à Kinshasa, marque le début d’une procédure judiciaire qui s’annonce explosive.
Denise Mukendi s’était forgée une notoriété sur les réseaux sociaux, où elle plaidait inlassablement en faveur du président Félix Tshisekedi. À travers ses vidéos et publications, elle se présentait comme une voix influente du régime, utilisant son large auditoire pour soutenir les actions du gouvernement. Cependant, cette image s’est écroulée lorsque des accusations graves ont éclaté, l’impliquant dans une affaire d’une violence inouïe.
L’arrestation de Denise Mukendi remonte à mardi 24 septembre 2024 à Brazzaville, suivie de son extradition vers la RDC. Selon les autorités, elle aurait reconnu avoir ordonné non seulement l’arrestation mais aussi le viol par sodomie de Jacky Ndala, un opposant politique, en 2021, au sein même de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Ces révélations ont provoqué un séisme dans le paysage politique congolais, mettant en lumière des pratiques sordides et des abus de pouvoir qui semblaient jusque-là intouchables.
Une partie de la comparution de Mukendi devant le procureur de Kinshasa a fuité dans les médias, amplifiant encore plus le scandale. Dans cette vidéo, l’influenceuse admet avoir menti pour provoquer un affrontement médiatique avec Jacky Ndala. Mais ces aveux, loin d’atténuer la gravité des accusations, n’ont fait qu’accroître les suspicions autour de son rôle réel dans cette affaire. Le débat est désormais centré sur l’étendue de son influence au sein des institutions du pouvoir et sur sa capacité à mobiliser des actes d’une telle violence.
Plongée dans le cœur du système judiciaire congolais, Denise Mukendi attend désormais son procès à la prison centrale de Makala. La procédure s’annonce tendue, tant les enjeux politiques sont énormes. Son avocat a déjà exprimé ses inquiétudes concernant la sécurité de sa cliente en prison, compte tenu de la nature sensible de l’affaire et de l’exposition médiatique qu’elle suscite. Mukendi risque de lourdes peines si les accusations sont retenues contre elle, mais pour l’instant, l’enquête se poursuit.
L’affaire Denise Mukendi place la justice congolaise devant un véritable test. Le ministre de la Justice a exhorté Jacky Ndala à fournir des preuves solides, notamment un certificat médical, pour étayer les accusations. Cette demande met en lumière la complexité de l’affaire, où les preuves matérielles devront être au cœur du débat judiciaire. Pour le gouvernement, l’enjeu est clair : démontrer sa capacité à juger de manière équitable même ses plus fervents soutiens, dans un contexte où la démocratie et l’état de droit sont souvent remis en question.
Mme Ruth Malu Franz