Le Parlement mozambicain a voté à l’unanimité une réforme de la Constitution décidée dans le cadre des discussions de paix engagées entre le président Filipe Nyusi et le défunt chef de l’ex-rébellion de la Renamo, Afonso Dhlakama.
“Aujourd’hui, nous approuvons une révision partielle de la Constitution de la République. Nous le devons à notre grand dirigeant, son excellence Afonso Dhlakama”, a déclaré la cheffe du groupe parlementaire de la Renamo, Ivone Soares.
Cette réforme prévoit notamment que les gouverneurs des dix provinces, jusque-là nommés par le seul gouvernement de Maputo, le seront dès 2019 sur proposition du parti politique qui a remporté les élections provinciales.
Elle constituait une revendication de longue date de M. Dhlakama et de son mouvement, qui a remporté les dernières élections locales dans cinq des dix provinces du pays.
Le chef historique de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), qui a dirigé le mouvement pendant trente-neuf ans, est décédé le 3 mai à l’âge de 65 ans dans les montagnes de Gorongosa (centre) où il vivait retranché depuis 2015.
Ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992), la Renamo avait repris les armes en 2013 pour dénoncer la mainmise du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), sur le pays.
M. Dhlakama avait cependant entamé depuis des mois des discussions de paix avec le président Nyusi.
Sa disparition soudaine a jeté un doute sur l’issue des négociations qui butent encore sur la question épineuse de l’intégration des “combattants” de la Renamo dans l’armée et la police mozambicaines.
Le chef de l’Etat a promis de poursuivre les pourparlers avec la nouvelle direction de la Renamo.
Des élections locales sont prévues au Mozambique en octobre prochain et les élections générales un an plus tard.
Afrique Diplo