Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres passera la Journée internationale des Casques bleus mardi auprès des troupes de la mission de paix au Mali (Minusma), la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles des Nations unies.
Il sera accompagné de ses secrétaires généraux adjoints de l’ONU pour le Soutien logistique et les Opérations de paix, respectivement Atul Khare et Jean-Pierre Lacroix, ainsi que de la directrice de l’Unicef, Henrietta Fore, précise un communiqué des Nations unies.
Dès son arrivée, M. Guterres assistera à une cérémonie en mémoire aux Casques bleus tués au Mali.Â
“Pour la quatrième année consécutive, la mission de maintien de la paix au Mali a subi en 2017 la plus grande perte en vies humaines, avec 21 Casques bleus et sept civils tués”, rappelle le communiqué.
Le séjour au Mali du secrétaire général se veut aussi une “visite de solidarité pour le ramadan”, au cours de laquelle M. Guterres “va jeûner”, précise-t-on de même source.
Alors que le Mali se prépare à une élection présidentielle fin juillet, il rencontrera le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, candidat à sa réélection, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et d’autres responsables maliens, selon le communiqué.
Au cours de sa visite de deux jours, le secrétaire général se rendra aussi dans plusieurs régions du pays pour y rencontrer des autorités locales, des membres de l’ONU ainsi que des représentants de communautés de femmes, de jeunes et de religieux, a aussi indiqué l’ONU, sans préciser de lieux.
Déployée au Mali en juillet 2013, la Minusma –qui compte environ 12.500 militaires et policiers– a perdu au total plus de 160 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles.
Pour l’experte Comfort Ero, spécialiste de l’Afrique à l’International Crisis Group, la militarisation croissante du Sahel, incluant le Mali, n’est pas un bon signe.
“Nous appelons à un changement stratégique” pour revenir à un chemin politique afin de régler les conflits dans la région, a-t-elle dit jeudi à des journalistes.
“Après six ans d’interventions militaires, nous n’avons pas vu de changement significatif sur le terrain” et “nous n’avons pas vu les dividendes de tous ces engagements armés”, a déploré cette experte, en allusion à l’opération française Barkhane, à la force naissante G5-Sahel et à la mission de l’ONU.
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