
Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL).
Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), une force armée implantée dans l’est de la Libye, a estimé dimanche qu’il ne voyait aucun « signe » indiquant que l’actuel dialogue parrainé par l’ONU pourrait être la seule solution à la crise politique dans son pays.
« Les menaces les plus directes à la sécurité sont la prolifération des armes et la domination de groupes armés qui opèrent en dehors de l’autorité de l’Etat. Le pays est encore gravement affaibli dans ses structures institutionnelles à cause de la grave division entre les parties politiques en conflit », a-t-il dit dans un discours prononcé à l’ouverture d’une conférence sur la sécurité à Benghazi (est).

La porte donnant sur d’autres alternatives approuvées par le peuple demeure largement ouverte, a indiqué le chef militaire. « L’armée et tous les services de sécurité répondent aux aspirations du peuple », a-t-il poursuivi dans une référence implicite à une possible solution militaire.
Ces commentaires de M. Haftar interviennent au moment où un nouveau dialogue supervisé par l’ONU entre les factions libyennes se poursuit à Tunis depuis le 26 septembre.
Il y a plusieurs jours, la Mission d’appui de l’ONU en Libye a annoncé que les comités de dialogue représentant le Parlement basé dans l’est et le Haut conseil d’Etat basé à Tripoli ont conclu un accord sur la restructuration de l’actuel Conseil présidentiel, dont les membres passeraient de neuf à trois, et sa dissociation d’avec gouvernement.
Ghassan Salamé, chef de la mission onusienne en Libye, a proposé en septembre dernier un plan d’action portant sur des amendements à l’accord politique de décembre 2015, la tenue d’une conférence nationale sous l’égide de l’ONU réunissant toutes les factions politiques, l’adoption d’une Constitution ainsi que l’organisation des élections présidentielle et législatives.
M. Salamé a rencontré le maréchal Haftar le 5 octobre à Benghazi et discuté des progrès de la première phase de la nouvelle feuille de route.
Par Younes Rabat