
Abdel Ghani Al-Kikli est mort dans des circonstances non élucidées, selon des médias locaux. La Mission d’appui des Nations unies s’est dite « alarmée par l’évolution de la situation, marquée par d’intenses combats à l’arme lourde dans des zones civiles ».
Les affrontements ont éclaté entre des groupes armés de la capitale et d’autres mouvements rivaux de Misrata, grande ville portuaire rattachée au camp de l’ouest et située à 200 km à l’est de Tripoli, selon les médias locaux.
Selon le neveu d’Abdel Ghani Al-Kikli, cité par l’expert Jalel Harchaoui, le chef du groupe SSA serait tombé dans une embuscade. Il était devenu, selon cet analyste, « l’un des chefs de groupes armés les plus performants de Tripoli ». Il avait notamment réussi, selon M. Harchaoui, à « installer des fidèles à des postes-clés au sein des banques, des télécommunications, des administrations et même à de hautes fonctions diplomatiques ».
Dans un communiqué, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) qui avait déjà diffusé quelques heures plus tôt un appel « à la désescalade », s’est dite « alarmée par l’évolution de la situation, marquée par d’intenses combats à l’arme lourde dans des zones civiles densément peuplées ». « La mission appelle toutes les parties à cesser immédiatement les combats et à rétablir le calme, et rappelle à toutes les parties leur obligation de protéger les civils en toutes circonstances », a-t-elle déclaré sur X.
Rappelant que les attaques contre les civils peuvent « constituer des crimes de guerre », la mission « soutient pleinement les efforts des notables et des dirigeants communautaires pour apaiser la situation ». Lundi soir, plusieurs municipalités de la capitale et de ses banlieues ainsi que l’université de Tripoli ont annoncé la fermeture des établissements scolaires mardi jusqu’à nouvel ordre.
La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011 et la chute du dictateur Mouammar Kadhafi. Elle est actuellement divisée entre un gouvernement établi à Tripoli reconnu par l’Organisation des Nations unies, et une administration rivale dans l’est du pays, contrôlée par la famille Haftar.
Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays dans le cadre de luttes pour des zones d’influence. En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.
AfriqueDiplo/AFP