Le président Kenyan William Ruto a annoncé une décision choc : le limogeage de la quasi-totalité de son gouvernement. Seuls le ministre des Affaires étrangères et le vice-président échappent à cette purge. Ce remaniement intervient après des semaines de manifestations violentes et de pressions populaires.
Depuis plusieurs semaines, le Kenya est secoué par des manifestations violentes. Ce mouvement de contestation, déclenché par un projet de loi de finances augmentant les taxes, a rapidement pris une tournure politique, avec des appels à la démission du président Ruto. Les violences ont causé la mort de près de 40 personnes et des centaines d’arrestations.
Lors de son allocution télévisée, William Ruto a affirmé avoir « écouté le peuple du Kenya ». Il a justifié le limogeage massif par une évaluation de la performance de son cabinet et la nécessité de répondre aux défis actuels. Cette décision est présentée comme une réponse aux demandes populaires pour une meilleure gouvernance et une lutte plus efficace contre la corruption.
William Ruto a promis de former un « gouvernement à base élargie » pour mieux répondre aux enjeux économiques et sociaux du pays. Ce nouveau gouvernement devra notamment s’attaquer au fardeau de la dette, créer des opportunités d’emploi et lutter contre la corruption. Des consultations à travers différents secteurs et formations politiques sont prévues pour définir cette nouvelle équipe.
Le Kenya fait face à une situation économique délicate. La dette publique s’élève à environ 70 % du PIB, et le projet de budget controversé prévoyait des hausses de taxes pour financer des dépenses records. Le retrait de ce projet a conduit à une révision du budget et à une augmentation des emprunts, ce qui a suscité des inquiétudes parmi les agences de notation.
La jeunesse kényane, particulièrement active sur les réseaux sociaux avec le hashtag #RutoMustGo, a exprimé son mécontentement face à la situation actuelle. Pour beaucoup, William Ruto incarne un système politique vicié et corrompu. Le président, élu sur une promesse de défense des plus modestes, doit désormais regagner la confiance de cette frange de la population.
La Rédaction