Abdelmadjid Tebboune se lance pour un second mandat présidentiel en Algérie, un choix fondamental dans un contexte de défis économiques et politiques.
Hier, jeudi 11 juillet 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a officiellement annoncé sa candidature pour un second mandat présidentiel. Cette déclaration, faite lors d’une interview télévisée, répond à l’appel de plusieurs partis et organisations. En mars dernier, Tebboune avait déjà annoncé une élection présidentielle anticipée pour le 7 septembre prochain.
Abdelmadjid Tebboune, âgé de 79 ans, a été élu en décembre 2019 après des mois de soulèvement populaire qui ont forcé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à démissionner. Depuis son arrivée au pouvoir, Tebboune a navigué entre crises et opportunités. Son mandat a été marqué par des événements mondiaux majeurs comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui ont eu un impact significatif sur l’économie algérienne.
L’Algérie se distingue comme l’une des économies les plus dynamiques du Maghreb, surpassant le Maroc (3,5 %) et la Tunisie (2,1 %). Cette performance notable, soulignée par le dernier rapport de la Banque Mondiale, est soutenue par une économie diversifiée, comprenant les hydrocarbures, l’industrie, la construction et les services. Le secteur des hydrocarbures, en particulier, continue de croître avec une augmentation de 5 % des exportations de pétrole et de gaz naturel.
De plus, les réformes économiques et les investissements dans les infrastructures renforcent la stabilité macroéconomique du pays. Cette gestion économique prudente et ces politiques de développement ciblées positionnent l’Algérie comme un moteur économique régional en 2024.
La guerre en Ukraine a provoqué une hausse des prix des hydrocarbures, apportant une manne financière inattendue pour l’Algérie. Grâce à cette augmentation des recettes, l’État a pu financer des programmes sociaux et économiques, stabilisant ainsi la situation socio-économique du pays. Tebboune a utilisé ces ressources pour augmenter les salaires des fonctionnaires, les pensions de retraite, et pour financer des programmes de logement et d’infrastructure.
Lors de son annonce, le président Tebboune a mis en avant les réalisations de son premier mandat. Il a souligné l’augmentation des recettes de l’État, la récupération de fonds dilapidés et la stabilité retrouvée du Trésor public. Cependant, ces succès ont un coût. La hausse des dépenses publiques a creusé le déficit budgétaire, et la dette publique a augmenté. Néanmoins, les instances financières considèrent que la forte croissance du pays va permettre de rééquilibrer les comptes.
Plusieurs autres personnalités ont également annoncé leur candidature pour l’élection présidentielle. Parmi eux, Louisa Hanoune du Parti des Travailleurs, Youcef Aouchiche du Front des Forces Socialistes (FFS) et Hassani Chérif du Mouvement de la Société pour la Paix, un parti islamiste. La Cour constitutionnelle doit valider ces candidatures avant la fin du mois de juillet.
La campagne électorale s’annonce sous haute surveillance. Malgré la chaleur estivale et les vacances, les autorités espèrent néanmoins une mobilisation populaire.
La Rédaction