Le Kenya connaît une vague de privatisations touchant un large éventail de secteurs. Il s’agit d’une initiative qui s’inscrit dans un effort national pour améliorer les finances publiques. Cependant, ces mesures, annoncées par le président William Ruto en novembre 2023, ont déclenché un vif débat, opposant les avantages escomptés en termes d’efficacité et de croissance économique aux craintes d’impact négatif sur l’emploi et les prix pour les consommateurs.
Le président du Kenya, William Ruto, a annoncé un plan ambitieux pour privatiser 35 nouvelles sociétés publiques, s’étendant sur plusieurs secteurs vitaux de l’économie. Il a laissé entendre qu’une centaine d’autres entreprises pourraient suivre. Ces entreprises comprennent notamment :
- Agriculture : Tea Board of Kenya, Coffee Board of Kenya, Horticultural Crops Development Authority
- Industrie : Kenya Breweries Limited, East African Portland Cement Company, Kenya Electricity Generating Company
- Tourisme : Kenya Wildlife Service, Kenya Tourism Board, Kenya Airports Authority
- Infrastructures : Kenya Railways Corporation, Kenya Ports Authority, Kenya Pipeline Company
En premier lieu, ces privatisations ont pour objectif de combler le déficit des finances publiques, rappelle Afrique360.
Les annonces de William Ruto ont immédiatement suscité une controverse. D’un côté, les partisans de la privatisation avancent que cette démarche est essentielle pour améliorer les comptes publics, l’efficacité des entreprises et stimuler la croissance économique. Pour mémoire, la dette publique du pays s’élève à 10 000 milliards de shillings (64,4 milliards d’euros), selon les chiffres du Trésor, soit environ deux tiers du PIB. En outre, ils soutiennent que la gestion privée peut offrir une meilleure allocation des ressources et une innovation accrue.
Les opposants, par contre, s’inquiètent des conséquences sociales, notamment la perte potentielle d’emplois et l’augmentation des prix pour les consommateurs. Ils craignent que la privatisation des services publics essentiels ne favorise pas les intérêts du public, mais plutôt ceux des investisseurs et des entreprises privées.
Après cette première vague, le président William Ruto, envisage de poursuivre avec une centaine d’autres privatisations. Mais les experts économiques et les parties prenantes souhaitent d’abord débattre sur la meilleure manière de mettre en œuvre ces changements, en soulignant l’importance de stratégies d’accompagnement pour les employés affectés et de mécanismes de régulation pour protéger les consommateurs.
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