Un groupe d’une douzaine de militaires gabonais a annoncé l’annulation des élections et la dissolution de “toutes les institutions de la République” via un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein même de la présidence.
“Au nom du peuple gabonais, nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel”, ont déclaré les officiers.
Pendant qu’un officier lisait la déclaration commune, une douzaine d’autres se tenaient silencieusement derrière lui, vêtus de treillis militaires et de bérets.
”Mettre fin au régime en place”
Après avoir constaté “une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place”, a déclaré un de ces militaires disant s’exprimer au nom d’un “Comité de transition et de restauration des institutions”.
Sur la chaîne de télévision Gabon 24, les officiers ont déclaré qu’ils représentaient toutes les forces de sécurité et de défense du pays d’Afrique centrale. Ils ont déclaré que les résultats des élections étaient annulés, que toutes les frontières étaient fermées jusqu’à nouvel ordre et que les institutions de l’État étaient dissoutes.
Pendant cette déclaration, des journalistes de l’AFP et de Reuters ont entendu des tirs d’armes automatiques à Libreville.
”Fermeture des frontières”
“Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre” a déclaré un de ces militaires disant s’exprimer au nom d’un “Comité de transition et de restauration des institutions”. Le gouvernement gabonais n’a pour l’instant fait aucun commentaire.
Les militaires se sont présentés comme membres du Comité de transition et de restauration des institutions. Les institutions de l’État qu’ils ont déclarées dissoutes comprennent le gouvernement, le sénat, l’assemblée nationale, la cour constitutionnelle et le corps électoral.
S’il réussit, ce coup d’État serait le huitième en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale depuis 2020, après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Tchad et récemment le Niger.
”Réélection d’Ali Bongo Ondimba”’
Peu avant l’annonce des militaires, l’autorité nationale en charge du scrutin avait annoncé président du gabon Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, a été réélu pour un troisième mandat lors du scrutin de samedi avec 64,27% des suffrages exprimés.
M. Bongo a battu, dans un scrutin à un seul tour, son principal rival Albert Ondo Ossa, qui n’a recueilli que 30,77% des voix, ainsi que 12 autres candidats qui n’ont récolté que des miettes, a détaillé le président du Centre gabonais des élections, Michel Stéphane Bonda, sur une télévision d’Etat. Le taux de participation a été de 56,65%.
AFP