Dans une lettre émotive, Ali Bongo annonce son retrait définitif de la vie politique et lance un appel à la réconciliation nationale, plaidant pour la libération de sa famille.
Plus d’un an après son éviction du pouvoir par un coup d’État, Ali Bongo Ondimba sort enfin de son silence. Dans une lettre poignante adressée à ses compatriotes, l’ancien président du Gabon lance un appel vibrant à la réconciliation nationale et à la clémence envers sa famille, emprisonnée depuis les événements d’août 2023. Ce message d’adieu politique marque son renoncement définitif à la vie publique, tout en mettant en lumière le sort tragique de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin. Retour sur cette lettre qui pourrait redessiner les contours de la scène politique gabonaise.
Dans cette lettre émotive, Ali Bongo appelle à la libération immédiate de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin, détenus depuis plus d’un an à la prison centrale de Libreville. Il dénonce leur situation comme injuste, affirmant qu’ils sont devenus les boucs émissaires d’une situation qui dépasse leur propre personne. Selon lui, ni sa femme ni son fils n’ont été reconnus coupables des accusations portées contre eux, notamment pour « haute trahison » et « détournements massifs des deniers publics ». Ali Bongo implore les autorités de mettre fin aux violences et aux tortures infligées à sa famille.
Dans cet écrit, l’ancien chef de l’État ne se contente pas de défendre sa famille. Il revient également sur son bilan à la tête du Gabon. Ali Bongo admet les insuffisances de sa présidence, notamment concernant les attentes sociales non comblées. « Je comprends que trop de Gabonais souffrent encore« , écrit-il, exprimant son profond regret. Tout en reconnaissant les réalisations accomplies sous ses mandats, il semble conscient de l’ampleur des changements réclamés par les citoyens. C’est dans cet esprit qu’il réaffirme son renoncement définitif à toute ambition politique.
Ce message ne se limite pas à une défense personnelle. Ali Bongo Ondimba lance un véritable appel à l’unité nationale. Dans un contexte de transition politique délicate, il insiste sur l’importance de tourner la page des rancœurs et des vengeances pour aller de l’avant. Il invite ses compatriotes à écrire la prochaine Histoire du Gabon avec « harmonie et humanité », mettant en garde contre les risques de division et d’instabilité.
Par ailleurs, l’ancien locataire du Palais du Bord de Mer dépeint une réalité personnelle particulièrement difficile. Soumis à une surveillance constante, Ali Bongo affirme qu’il n’est pas libre de ses mouvements et qu’il est isolé du monde extérieur. Il déplore l’absence de communication avec sa famille, exprimant la douleur de n’avoir aucune nouvelle de ses proches depuis des mois.
Cette lettre, largement interprétée comme une forme d’adieu politique, pourrait bien être le dernier acte public de l’ex-président. Tout en reconnaissant les erreurs de son passé, Ali Bongo semble décidé à ne plus être un obstacle à l’avenir du Gabon. Sa déclaration de retrait de la scène politique, couplée à son appel à la réconciliation, marque une étape décisive dans la transition politique du pays.
AfriqueDiplo