Dans un climat politique marqué par la stabilité sous tension, l’Égypte se prépare pour une élection présidentielle où le président sortant, Abdel Fattah al-Sissi, sera le grand vainqueur. comme le grand favori. Cette élection se déroule du 10 au 12 décembre 2023. Elle pourrait définitivement enterrer les derniers espoirs du Printemps arabe et les défis de la gouvernance postrévolutionnaire.
L’élection présidentielle égyptienne de 2023, prévue du 10 au 12 décembre, s’inscrit dans un contexte historique et politique complexe. Depuis le soulèvement populaire de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak, l’Égypte a connu une période de turbulences politiques, marquée par l’élection et la destitution de Mohamed Morsi en 2013. C’est dans ce climat de crise que Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l’armée, s’est emparé du pouvoir à la suite d’un coup d’État, promettant de restaurer la stabilité. Il s’était donné deux ans pour rétablir la démocratie. Il est désormais en lice pour un troisième mandat.
Depuis lors, Al-Sissi a renforcé son emprise sur le pays. Sa présidence a été marquée par des efforts significatifs pour stabiliser l’économie. Mais aussi pour lutter contre le terrorisme, notamment dans le nord du Sinaï. Cependant, sa gouvernance est critiquée pour sa mainmise sur les médias, la répression des voix dissidentes et les restrictions imposées aux libertés civiles. L’ONU l’a même largement rendu responsable de l’assassinat de son prédécesseur.
Dans ce contexte, la prochaine élection présidentielle semble être une formalité pour Al-Sissi. Ayant le soutien de l’armée, des médias et des élites économiques, il se présente pour un troisième mandat de six ans. Ses principaux rivaux, Farid Zahran, Abdel-Sanad Yamama et Hazem Omar, ne sont aucunement de véritables menaces pour son pouvoir.
Zahran, leader du Parti égyptien démocratique et social, reste relativement inconnu du grand public. Yamama, à la tête du parti Wafd, un ancien ministre de l’Intérieur évincé par Al-Sissi, en 2014. Omar, du Parti populaire républicain, un ancien député dont la réputation a été ternie par des accusations de corruption.
La participation électorale est le seul facteur incertain. C’était déjà le cas en 2018 avec un faible taux de participation observé lors de l’élection. Les organisations de défense des droits de l’homme et les observateurs internationaux expriment des inquiétudes quant à la légitimité de l’élection. Elles pointent du doigt la répression des opposants, les restrictions à la liberté d’expression et les accusations de corruption.
La communauté internationale suit de près cette élection. Elle est préoccupée par la consolidation du pouvoir d’Al-Sissi et la possible dérive autoritaire de son régime. Cependant, la position de l’Égypte en tant qu’acteur clé au Moyen-Orient et son rôle essentiel dans l’encadrement du conflit israélo-palestiniens est crucial. C’est pourquoi le grand allié américain laisse les mains libres à Al-Sissi pour ficeler cette élection.
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