Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé à la communauté internationale de mobiliser plus de ressources pour la Centrafrique, en entamant une visite de quatre jours dans le pays.
“La communauté internationale ne s’engage pas suffisamment, ne mobilise pas suffisamment ses ressources et ses capacités pour aider la République centrafricaine”, a lancé M. Guterres d’une cérémonie d’accueil officielle dans la soirée.
Il a demandé un renforcement de l’effectif des Casques bleus en Centrafrique, où la mission de l’ONU (Minusca) compte 12.870 hommes, dont 10.750 militaires.
“La Centrafrique est prête a assumer ses responsabilités”, a assuré de son côté le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, saluant “le courage des soldats de la Minusca”.
Un dépôt de gerbes en l’honneur des Casques bleus tués au combat en Centrafrique avait eu lieu plus tôt sur la base de la Minusca à Bangui en présence de M. Guterres.
L’arrivée du secrétaire général en Centrafrique coïncide avec la “journée des Nations unies”, qui marque l’entrée en vigueur de la charte de l’ONU.
Antonio Guterres doit se rendra mercredi pour quelques heures à Bangassou (sud-est), dans une région théâtre de massacres à répétition ces dernières semaines qui ont fait des dizaines de morts.
Il y rendra hommage aux six Casques bleus décédés en mai dans la zone, alors que la ville de Bangassou est sous le contrôle depuis mai des milices antibalaka (antimachettes), qui prétendent défendre les chrétiens et affrontent dans les localités environnantes des groupes armés peuls ou/et issus de l’ex-coalition Séléka à dominante musulmane.
M. Guterres s’entretiendra avec des éléments des contingents gabonais et marocains présents sur place et se rendra dans le camp de déplacés de la ville, protégés par les Casques bleus.
A son retour à Bangui, le secrétaire général doit rencontrer des victimes d’abus sexuels et leurs familles alors que les accusations d’agressions sexuelles de Casques bleus sur la population civile se sont multipliées ces derniers mois. Il sera accompagné de Jane Connors, avocate des droits des victimes de l’ONU.
M. Guterres doit s’entretenir avec le président Touadéra et avec le chef de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua. Les tensions sont vives entre les deux hommes, le camp du premier ayant accusé en juillet le second de fomenter un coup d’Etat.
A Bangui, il rencontra des ONG – cibles régulières des belligérants – opérant sur le territoire, les membres de la plateforme interreligieuse centrafricaine, et des cadres de la société civile.
Le secrétaire général de l’ONU doit s’entretenir aujourd’hui avec les éléments militaires de l’Union européenne qui forment l’armée centrafricaine. Il se rendra dans le quartier musulman de Bangui, poumon économique de la capitale et vivier de violences dans le passé, le PK5.
Par Joseph Koto