Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré jeudi qu’il faisait “confiance au commandement de la force” militaire de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), pourtant accusée d’agressions sexuelles, d’incompétence et de passivité vis-à -vis des groupes armés.
“L’incompétence, c’est une question d’opinion. On a toujours des gens qui considèrent que le commandement n’est plus compétent. Moi je fais confiance au commandement de la force” Minusca, a déclaré M. Guterres à Bangui.
Accusés par leurs détracteurs de “passivité” et parfois même de “collusion” face aux groupes armés, les contingents onusiens font aussi face à une avalanche d’accusations d’agressions sexuelles.
En juin, un bataillon de plus de 600 soldats du Congo-Brazzaville avait été renvoyé chez lui après des accusations d’agressions sexuelles et divers trafics. En 2016, 120 Casques bleus congolais avaient déjà été renvoyés pour les mêmes motifs.
“Je crois que dans les circonstances assez difficiles auxquelles on fait face, le commandement de la force a (fait) un travail qu’il faut respecter”, a continué le Secrétaire général.
“Des cas d’accusation d’agressions sexuelles, c’est inacceptable” a-t-il ajouté, soulignant qu’une “nouvelle stratégie” a été mise en place avec notamment la nomination d’une avocate des droits des victimes, Jane Connors.
“On a reconnu le problème, et maintenant on va faire de notre mieux, on est en train de faire de notre mieux, pour répondre à cette question clé”.”On ne peut pas accepter que des forces qui sont la pour protéger des gens puissent être des instruments de violation des droits les plus élémentaires de ces mêmes gens”, a-t-il poursuivi.
Mercredi, M. Guterres a rencontré à huis clos à Bangui des victimes de violences sexuelles et des familles de victimes de combats entre groupes armés, à son retour de Bangassou (sud-est), où il a effectué une courte visite. La zone a été le théâtre de violents affrontements ces dernières semaines qui ont fait des dizaines de morts, selon des bilans encore provisoires.
Arrivé mardi, pour sa première visite à une mission de paix de l’ONU depuis sa prise de fonctions en janvier, M. Guterres a plaidé à plusieurs reprises pour un renforcement de 900 Casques bleus de la Minusca, déjà forte de plus de 12.500 hommes.
Cette demande doit encore être actée par le Conseil de sécurité, qui renouvelle en novembre le mandat de la mission.
Par Joseph Koto