
La Zone tripartite de libre-échange (TFTA) africaine sera opérationnelle en début de l'année 2020, a rapporté mardi un responsable du Marché commun de l'afrique orientale et australe (COMESA).
Francis Mangeni, directeur pour le commerce et les douanes au sein du COMESA, a déclaré à Xinhua à Nairobi que cinq pays avaient déjà ratifié l'accord sur la TFTA, qui réunira le COMESA, la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), trois blocs commerciaux africains.
“Nous estimons qu'onze autres pays devraient ratifier cet accord d'ici à la fin de l'année, ce qui permettrait à la TFTA d'entrer en vigueur”, a déclaré M. Mangeni en marge du sixième forum annuel de recherche du COMESA.
Cet événement de cinq jours réunira des décideurs politiques, des universitaires, des cabinets de réflexion et des représentants du secteur privé de 21 pays membres pour discuter des questions d'actualité émergentes liées à l'intégration régionale.
Le TFTA servira également de bloc de construction pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Le responsable du COMESA a ajouté que l'Union douanière d'Afrique de l'Est et l'Union douanière d'Afrique australe avaient déjà mené à bien des négociations sur la réduction des tarifs douaniers.
M. Mangeni a révélé que l'objectif ultime de la TFTA était de réduire progressivement jusqu'à zéro pour cent les tarifs douaniers sur tous les échanges de marchandises du bloc.
Au cours de la première année de fonctionnement, les pays devraient libéraliser complètement les échanges commerciaux sur 66% des marchandises, et ce taux devrait atteindre 100% en cinq ans, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le plus grand bloc commercial d'Afrique a déclaré mardi que les politiques protectionnistes nuisaient aux économies de la région.
Aussi longtemps que les entreprises ne seront pas exposées à la concurrence d'acteurs étrangers, elles ne seront pas capables d'être compétitives aux niveaux régional et international, a affirmé à AfriqueDiplo George Lipimile, président de la Commission de la concurrence du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA).
“Les pays ne devraient pas protéger leurs industries locales par des interdictions d'importation ou des tarifs douaniers élevés car cela nuit aux consommateurs sur le long terme”, a averti M. Lipimile en marge du sixième Forum de recherche annuel du COMESA.
L'événement de cinq jours a rassemblé des chercheurs universitaires, des groupes de réflexion, des responsables du gouvernement et des acteurs du secteur privé issus des 21 Etats membres afin de discuter des questions émergentes d'actualité sur l'intégration régionale.
M. Lipimile a déclaré que les entreprises locales faisaient souvent du lobbying auprès de leurs gouvernements afin de restreindre l'entrée des sociétés et biens étrangers sur leurs marchés.
“Cette pratique commerciale restrictive pourrait mener à la domination du marché par une ou plusieurs entreprises au détriment des consommateurs”, a-t-il ajouté.
Selon l'organisme régional de surveillance de la concurrence, le comportement protectionniste des sociétés et pays a un impact négatif sur la croissance économique.
M. Lipimile a expliqué que la promotion d'une culture de la concurrence sur le marché local bénéficie aux consommateurs car elle fournit un choix de biens provenant de différents producteurs.
Il a révélé que les gouvernements de la région devraient donner la priorité à la concurrence parce que cela attire également les investissements directs étrangers, ce qui stimule la création d'emplois et le transfert de compétences.
Il a noté que presque tous les Etats membres du COMESA avaient mis en place des législations nationales pour contrer les pratiques commerciales anti-concurrentielles.
AfriqueDiplo