
De l’Union Africaine, en passant par la Zambie, le Nigeria, et bien d’autres pays africains, les réactions aux attaques xénophobes en Afrique du Sud, au terme d’une grève programmée des conducteurs de camions du pays pour protester contre la présence de ressortissants étrangers dans le secteur du camionnage, ne cessent de pleuvoir.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait voeu de contenir ces « actes de violence gratuite » tandis que des reportages non confirmés indiquent que plusieurs pays africains dont les ressortissants ont été affectés par ces violences ont entamé des mesures de représailles en attaquant des commerces tenus par des Sud-Africains.
Les réactions:
L’Union africaine (UA) a condamné mardi l’actuelle série d’attaques xénophobes en Afrique du Sud.
Dans un communiqué de presse du bloc continental, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a condamné avec la plus grande fermeté les actes de violence commis en Afrique du Sud contre des ressortissants de pays africains incluant des cas de pillage et de destruction de leurs biens.
L’UA « appelle à ce que des mesures préventives soient prises pour protéger la vie des personnes et leurs biens, veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice et que des réparations soient accordées aux victimes », a déclaré M. Faki.
Le parti au pouvoir en Zambie a exhorté le parti au pouvoir en Afrique du Sud à jouer un rôle de premier plan pour faire cesser les attaques xénophobes en cours dans ce pays.
Dans une lettre adressée au secrétaire général du Congrès national africain (ANC), Ace Magashule, le secrétaire général du Front patriotique (PF), Davies Mwila, a déclaré que l’ANC devrait mener les Sud-Africains dans une « nouvelle sorte de lutte » contre l’oppression xénophobe.
« Les Zambiens et d’autres Africains ont sacrifié leur vie pour libérer l’Afrique du Sud des chaînes du régime de l’apartheid. Un très grand nombre de Zambiens et d’autres Africains ont payé le prix le plus fort, celui de leur vie, lorsque leur sang s’est entremêlé avec celui de leurs camarades sud-africains », a-t-il écrit dans sa lettre du 3 septembre 2019.
Le Nigeria envisage de rappeler son ambassadeur en Afrique du Sud en réponse aux attaques xénophobes actuelles touchant les Nigérians dans le pays, a annoncé mercredi le ministre des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama. Néanmoins, la décision finale à ce sujet sera prise après le rapport d’un émissaire envoyé mardi en Afrique du Sud par le président nigérian Muhammadu Buhari, a indiqué le ministre en réponse à une question de Xinhua à Abuja.
« C’est l’une des options que nous envisageons. Il (l’ambassadeur) devra revenir mais nous estimons qu’il ne devrait revenir qu’après l’arrivée de l’envoyé spécial », selon le ministre.
Ainsi, « le président bénéficiera d’un rapport complet et détaillé de tous les individus en position d’avoir vu les choses de près », a-t-il poursuivi. L’émissaire envoyé par le président nigérian devrait arriver jeudi au plus tard à Pretoria pour transmettre ses préoccupations au président sud-africain et s’entretenir avec lui sur cette situation.
Le gouvernement zimbabwéen a condamné mercredi les attaques xénophobes contre des ressortissants africains en Afrique du Sud, qui ont fait cinq morts et provoqué des pillages et des incendies de boutiques détenues par des étrangers.
La ministre de l’Information, Monica Mutsvangwa, a appelé les Zimbabwéens vivant en Afrique du Sud et ceux qui voyagent dans ce pays à prendre les mesures de précaution nécessaires pour assurer leur sécurité.
« Nous adressons nos condoléances sincères à tous les Zimbabwéens et autres ressortissants africains qui ont souffert dans ce déchaînement insensé de violences en Afrique du Sud. Le gouvernement et le peuple du Zimbabwe condamnent ces actes barbares, qui offensent clairement l’esprit d’unité et de solidarité africaines défendu par les pères fondateurs de l’Union africaine à Addi- Abeba en 1963 », a déclaré Mme Mutsvangwa dans un communiqué.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a condamné mercredi les actes de violence commis contre ses ressortissants en Afrique du Sud.
« Nous condamnons les acte de violences odieux et les pillages de biens perpétrés contre des étrangers, y compris nos concitoyens en Afrique du Sud », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué de presse. « Nous sommes encouragés par la déclaration du président de la République sud-africaine, Cyril Ramaphosa, dénonçant ces actes de violence », peut-on lire dans le communiqué
Des attaques à caractère xénophobe ont eu lieu en Afrique du Sud au cours des dernières années.
En 2015, des violences généralisées à l’encontre d’étrangers ont éclaté dans certaines régions du pays, faisant plusieurs morts parmi les étrangers. Depuis lors, des incidents xénophobes ont été signalés, mais de façon plus sporadique.
AfriqueDiplo