Le Parlement zimbabwéen a renoncé pour l’instant à entendre l’ex-président Robert Mugabe sur la “disparition” sous son règne de milliards de dollars de revenus tirés de la vente de diamants.
Ces dernières semaines, l’ancien chef de l’Etat a snobé à trois reprises une invitation à témoigner devant la commission parlementaire des Mines et de l’Energie.
“Une nouvelle commission sera constituée après les élections (du 30 juillet) et ce sera à elle de décider de le convoquer ou non”, a déclaré à l’AFP un élu sous couvert de l’anonymat.
Le Zimbabwe vote le 30 juillet pour élire ses députés et son président, huit mois après la démission de M. Mugabe.
Les députés souhaitaient interroger l’ancien président sur des propos tenus en 2016, dans lesquels il regrettait la perte par le Zimbabwe de 15 milliards de dollars de revenus diamantifères à cause de la corruption et de l’évasion des capitaux pratiquée par les compagnies minières étrangères.
Le Zimbabwe a découvert il y a une dizaine d’années des diamants dans la région de Chiadzwa (est). Mais il n’a depuis jamais publié de statistiques jugées crédibles sur ces activités.
Dans un rapport publié l’année dernière, l’ONG Global Witness avait accusé les dirigeants du Zimbabwe d’avoir détourné pendant des années les profits tirés de l’exploitation du diamant pour financer la répression de l’opposition.
Les députés ont déjà interrogé plusieurs ex-ministres ou ex-chefs des forces de l’ordre sur leurs activités dans la mine de Marange (est).
M. Mugabe a quitté le pouvoir le 21 novembre 2017, lâché par l’armée et son parti, la Zanu-PF, au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans.
Il a été remplacé par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président, candidat à la prochaine présidentielle.
Avec AFP