Au Tchad, internet est perturbé depuis le 28 mars. Certains réseaux sociaux et applications comme Whatsapp fonctionnent mal, voire sont quasiment inaccessibles sur les téléphones mobiles. Aucune explication officielle n’a encore été fournie alors que des voix de plus en plus nombreuses accusent le pouvoir d’être à l’origine de cette coupure.
L’opposition, la société civile et certains médias tchadiens rappellent que le gouvernement tchadien a déjà recouru à de telles coupures en période de crise. A l’origine de cette décision cette fois-ci, selon eux, des tensions au sein du clan Zaghawa, l’ethnie du président Idriss Deby, sur des questions de gouvernance.Â
Des discussions ont bel et bien dégénéré sur les réseaux sociaux. Et c’est à ce moment-là que les autorités auraient intimé l’ordre aux deux principales compagnies mobiles du Tchad, Airtel et Tigo, de restreindre l’accès à certaines applications.
Le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Idedou, s’insurge contre une décision qui sanctionne toute la population : « Nous ne comprenons pas que pour un différend survenu entre les membres de l’ethnie de monsieur Déby, on puisse priver toute une nation de l’usage des applications Internet comme Facebook et Whatsapp. Nous demandons le rétablissement immédiat. Nous condamnons cette interruption avec la dernière énergie ».
Les autorités tchadiennes promettent de réagir d’ici peu, mais déjà , une source au sein du ministère en charge des Nouvelles technologies parle d’une panne technique. Mais un responsable de compagnie de téléphonie mobile assure que les autorités ont ordonné cette coupure, évoquant des « raisons de sécurité ». Ce dernier regrette une décision qui leur a déjà fait perdre beaucoup d’argent.
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