Les Tchadiens se prononceront dimanche par référendum sur une nouvelle constitution, une étape vers des élections promises puis repoussées par une junte au pouvoir depuis 2021. Mais pour l’opposition, le scrutin cache plutôt un plébiscite pour le général-président Mahamat Idriss Déby Itno.
Le oui semble assuré de l’emporter: le pouvoir mène une campagne à gros moyens qui écrase celle du non et il peut compter sur le ralliement d’un des principaux opposants jusqu’alors, Succès Masra, face à une opposition divisée et cible d’une violente répression depuis plus d’un an.
A N’Djamena, les affiches couvrent les murs pour le OUI à une constitution pour un “Etat unitaire et décentralisé”, qui ne diffère pas franchement de celle que les militaires ont abrogée en 2021, consacrant un régime où le chef de l’Etat concentre l’essentiel du pouvoir. Une frange de l’opposition tenante du non prône plutôt le fédéralisme.
Mais les deux principales plateformes de partis hostiles à la junte appellent au boycott et collent, où elles le peuvent, des affiches “Halte au référendum” barrées d’une grande croix rouge. Elles espèrent qu’une faible participation délégitimera un général qu’elles accusent de perpétuer une “dynastie Déby” de 33 ans.
Comme la coalition Wakit Tamma, dont les cadres ont fui en exil une impitoyable répression depuis 2022.
A 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 Président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front. Il dirigeait d’une main de fer depuis plus de 30 ans cet Etat d’Afrique centrale, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU.
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