
Les affrontements autour de la ville ont contribué à faire échouer l’accord de partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival, le vice-président Riek Machar.
Les forces gouvernementales du Soudan du Sud ont repris la ville de Nasir (nord-est), point clé dans la crise politique qui s’aggrave dans le pays et menace de dégénérer en guerre civile, a déclaré dimanche 20 avril un porte-parole de l’armée.
Les affrontements autour de Nasir, dans l’Etat du Nil supérieur, ont contribué à faire échouer l’accord de partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival de longue date, le vice-président Riek Machar. Les violences menacent de replonger le Soudan du Sud, qui est devenu le plus jeune pays du monde après son indépendance en 2011, dans la guerre civile.
Les alliés de Salva Kiir accusent les forces du vice-président de fomenter des troubles à Nasir en collaboration avec l’Armée blanche, une milice de jeunes armés issus de la communauté ethnique Nuer, à laquelle appartient Riek Machar. On estime que 6 000 combattants de l’Armée blanche ont envahi un campement militaire à Nasir au début du mois de mars, tuant entre autres un général de haut rang.
L’armée régulière a été soutenue, pour reprendre le contrôle de la région, par des éléments de l’armée ougandaise. « L’armée nationale souhaite annoncer officiellement (…) la libération de la ville historique de Nasir », a déclaré dimanche le porte-parole de l’armée, Lul Ruai Koang, dans un communiqué. L’armée a déclaré cette semaine qu’elle avait également repris la ville voisine d’Ulang, longtemps contrôlée par les forces de Riek Machar.
Le président et son vice-président se sont livrés une guerre de cinq ans qui a fait quelque 400 000 morts jusqu’à ce qu’ils concluent un accord de partage du pouvoir en 2018. Cet accord s’est pratiquement effondré ces dernières semaines, les forces du président Kiir étendant leur contrôle dans plusieurs régions. Plusieurs alliés politiques et militaires de Riek Machar ont été arrêtés ces dernières semaines et M. Machar lui-même a été placé en résidence surveillée à la fin du mois de mars.
Les affrontements entre les forces des deux hommes ont fait au moins 200 morts et déplacé quelque 125 000 personnes depuis le mois de mars, ont indiqué la semaine dernière les Nations unies.
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