Au moins quatre personnes, dont deux civils, ont été tuées dimanche après-midi par l’explosion d’une voiture piégée conduite par un kamikaze dans le centre de Mogadiscio, a-t-on appris de source policière et de témoins.
L’attentat a été revendiqué par les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont indiqué dans un communiqué publié en fin de journée avoir visé ce secteur du centre de Mogadiscio qui abrite notamment le Parlement et le ministère de l’Intérieur.
“Il y a eu une explosion à un point de contrôle situé près du ministère de l’Intérieur et quatre personnes sont décédées, dont deux membres des forces de sécurité”, a indiqué à l’Afrique Diplo un responsable policier de la capitale, Abdulahi Mohamed.
“Nous n’avons pas tous les détails pour le moment mais les premières indications montrent que l’auteur essayait de franchir le check-point”, a-t-il ajouté.
Selon ce responsable et des témoins, la voiture a explosé avant que les forces de sécurité n’aient pu l’inspecter.
“J’ai vu les cadavres de deux soldats et de deux civils. L’explosion était importante et la voiture a été réduite en morceaux. Elle a explosé entre deux barrières de béton” du check-point, a pour sa part rapporté un témoin de la scène, Cise Abdurahman.
Il s’agit du deuxième attentat cette semaine à la voiture piégée dans la capitale somalienne après celui qui a fait 14 morts jeudi dans l’une des principales artères de la ville, une opération également revendiquée par les shebab.
Ces derniers tentent depuis 2007 de renverser le fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les plus de 20.000 hommes de la force de l’Union africaine (Amisom), venus d’Ouganda, du Burundi, de Djibouti, du Kenya et d’Éthiopie.
Chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
Même s’ils ne l’ont pas revendiqué, ils sont tenus responsables de l’attentat au camion piégé du 14 octobre dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie, qui a fait au moins 512 morts.
Par Idris Bayu