
Le nouveau président Félix Tshisekedi a admis, lors de sa visite à Windhoek (Namibie), avoir eu une entente avec son prédécesseur Joseph Kabila, mais pour un gouvernement de coalition.
« C’est un deal que nous avons fait pour que, d’abord, l’alternance se fasse pacifiquement. Donc, il y a eu cette entente, et elle s’est faite pacifiquement pour qu’après les élections législatives et la majorité qui s’en est dégagée, il y ait une coalition avec le camp de M. Kabila, le camp sortant, » a déclaré M. Tshisekedi en réponse à une question de journaliste.
Avec son homologue namibien, Hage Geingob, M. Tshisekedi a tenu dans la capitale namibienne une conférence de presse. « Jusqu’ici, c’est cet accord -si on appelait cela le deal- qu’on peut dire avoir fait pour le Congo. Pour le reste, les discussions vont bientôt commencer pour la formation d’un gouvernement, » a précisé M. Tshisekedi.
Pour sa part, le president namibien, Geingob a affirmé qu’il encourageait ce genre d’entente. « C’est le temps de la démocratie. Les anciens chefs d’Etat doivent vivre dans leur pays. Nous encourageons les anciens Chefs d’Etat à rester dans leur pays comme ici, » a indiqué M. Geingob.
Pour l’analyste politique Congolais, le professeur Guylain Gustave Moke, ce n’est pas la première foid que Félix Tshisekedi admet cela.
»Cette admission est la toute première publiquement. Ce »deal avec le diable », conclut entre Tshisekedi et Kabila, etait/est en fait le fruit de longues et intenses reunions entre l’UDPS et PPRD entre 2014-2015. Il ne pourrait pas être operationnel à cause de l‘intransigeance et radicalité de Etienne Tshisekedi », explique-t-il
»Après la mort de ce dernier, ce »deal » subit »un face-lift ». Josepj Kabila, en chute-libre de la popularité, compressé par les sanctions, la résistance populaire et la constitution, trouve finalement une bouffée d’oxygène, en monneyant ce »deal »avec le fils. Les mauvaises langues autour de Tshisekedi dévoilent certains faits: que Tshisekedi aurait empoché 20 millions $ pour ce deal: lui faire passer comme un président représentatif, alors que Kabila conserverait tous les pouvoirs régaliens. Ce »deal », au nom de la stabilité du pays n’est pas de ce siècle ( temps) électoral comme Tshisekedi voudrait bien nous faire avaler. Il est (ce deal) une haute trahison », affirme-t-il
Cette analyse s’accorde avec les popos tenus par Mgr Monsengwo, un vétéran de la scène politique et religieuse congolaise.
»Le vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC) est bien l’opposant Martin Fayulu Madidi – et non Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo » -, a affirmé lundi à Bruxelles l’ancien archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya.
Le nouveau président congolais a annoncé que les deux parties vont travailler pour un programme commun, et il s’est dit prêt à proposer un code de conduite à ses partenaires pour respecter les règles établies et amener le peuple congolais à bon port.
L’ancien président Joseph Kabila a discuté de la question du gouvernement avec M. Tshisekedi, il y a plus d’une semaine. La coalition électorale de M. Kabila réclame la majorité parlementaire et la Primature.
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