La région de Beni, située dans l’Est de la République Démocratique du Congo, est, depuis plusieurs années, le théâtre d’affrontements meurtriers. Les populations civiles paient un lourd tribut à ces violences, souvent attribuées aux Forces Démocratiques Alliées (ADF).
Le samedi 10 août 2023, un nouveau chapitre s’est ajouté à cette triste histoire. Les ADF ont lancé une double attaque dans le secteur de Beni-Mbau, prenant pour cible des civils innocents, principalement des agriculteurs travaillant dans leurs champs.
Au moins 18 personnes ont perdu la vie et 14 autres sont portées disparues. Des maisons et des biens ont également été détruits par les assaillants, laissant de nombreuses familles sans abri et sans ressources. Ces attaques répétées des ADF visent à terroriser les populations et à les contraindre à quitter leurs terres. Les groupes armés cherchent ainsi à étendre leur zone d’influence et à contrôler les ressources naturelles de la région.
Face à la recrudescence de la violence, les autorités congolaises semblent dépassées. Les Forces Armées de la RDC (FARDC) ont du mal à endiguer les attaques des ADF, malgré les opérations militaires menées dans la région. L’incapacité de l’État à protéger ses citoyens est un facteur aggravant la crise. Les populations se sentent abandonnées et désespérées. La société civile dénonce le manque de moyens et de coordination des forces de sécurité.
Les attaques répétées ont des conséquences désastreuses sur la situation humanitaire. Des milliers de personnes ont été déplacées, les infrastructures ont été détruites et l’accès aux services de base est limité. La crise en RDC a des ramifications régionales. Les pays voisins sont également concernés par l’instabilité dans l’Est et par la présence de groupes armés étrangers.
Le départ des Casques bleus de la République Démocratique du Congo n’a pas manqué d’entraîner des conséquences. Cette mission onusienne, présente depuis plusieurs années, a joué un rôle important dans la stabilisation du pays et la protection des civils. Le retrait de la MONUSCO crée un vide sécuritaire que les groupes armés, comme les ADF, le M23 et d’autres, exploitent pour étendre leur influence et mener des attaques plus fréquentes et plus violentes.
La MONUSCO assurait une certaine protection aux civils, notamment dans les zones les plus vulnérables. Son retrait expose ces populations à un risque accru de violences sexuelles, de recrutement forcé et de déplacements massifs. L’absence de la MONUSCO va certainement exacerber les tensions entre les communautés, notamment dans les régions où les conflits fonciers et les rivalités ethniques sont profondément enracinés.
La Rédaction