C’est une première en Mauritanie, deux personnes ont été condamnées à un an de prison ferme pour avoir traité d’autres Mauritaniens d’esclaves. Des insultes proférées via le réseau social WhatsApp.
Abdallah Housseinou Coulibaly et Ibrahima Niang, tous deux originaires de la vallée du fleuve, sont les premiers à tomber sous le coup de la nouvelle loi de répression de l’esclavage. Ils écopent chacun de douze mois de prison et de 250 000 ouguiyas d’amende, l’équivalent de 500 euros.
Ils ont été jugés coupables d’offense en traitant des ressortissants mauritaniens d’« esclaves ». Une peine sévère, selon leur avocat, maître Kaber Imijine. « Pour moi, c’est très sévère parce que c’est des insultes. Chacun de nous peut dire le même mot, et ne doit être pris comme quelqu’un qui a pratiqué l’esclavage ou qui a fait quelque chose de très dangereux, explique-t-il. Nous avons fait appel et nous avons décidé de suivre les procédures jusqu’à l’acquittement de nos clients ».
Dans le camp de la partie civile, on s’est dit satisfait de l’application de l’article 19 de la loi anti-esclavage. Selon maître Bilal Dick, l’avocat des victimes, « le tribunal a été convaincu et il a pris une décision par conviction. Nous estimons que c’est l’application de la loi. Moi je pense que ça a été tout à fait équitable. Il faut réévaluer le préjudice que celle-là a subi ».
Seul un des condamnés est aujourd’hui sous les verrous, le second est en fuite.
Afrique Diplo