Les candidats éliminés du second tour de l’élection présidentielle au Liberia faisaient lundi attendre leur choix entre les deux qualifiés: le sénateur George Weah, légende du football africain, et le vice-président Joseph Boakai.
Les quelque 24% de voix cumulées des candidats arrivés en troisième, quatrième et cinquième position au scrutin du 10 octobre seront particulièrement convoitées, aussi bien par George Weah, largement en tête avec 39%, que par Joseph Boakai, qui en a obtenu 29,1%.Â
Avec une vingtaine de sièges chacun, les partis des deux candidats du second tour devraient par ailleurs dominer la Chambre des représentants de 73 sièges, sans obtenir la majorité absolue, selon les résultats provisoires du scrutin législatif à un seul tour qui se tenait simultanément.
Ce second tour pour désigner le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique, aura des allures des revanche pour les deux hommes, qui figuraient déjà sur des “tickets” présidentiels rivaux aux précédentes élections, en 2005 et en 2011.
L’avocat et vétéran de la politique Charles Brumskine est arrivé en troisième position, avec 9,8% des suffrages, devant Alexander Cummings, ancien dirigeant de Coca-Cola pour l’Afrique, à 7,1%, suivi par le sénateur Prince Johnson, chef de milice pendant la guerre civile (1989-2003, quelque 250.000 morts), à 7%.
Le président du parti de M. Brumskine, qui conteste les résultats et dénonce des irrégularités, a annoncé qu’il ne soutiendrait par conséquent aucun candidat au second tour.
M. Cummings ne s’est pas encore prononcé et M. Johnson a renvoyé à une décision de son parti.
“J’organiserai une réunion, peut-être mercredi, pour inviter tous les partis d’opposition à accepter les résultats, quels qu’ils soient, pour le bien du pays”, a-t-il dit dimanche quelques heures avant la confirmation d’un second tour entre MM. Weah et Boakai.
Sur les 15 provinces du pays, George Weah l’emporte dans 11, y compris celle de la capitale, Monrovia, dont il est sénateur depuis 2014, le vice-président dans deux, M. Brumskine à Grand Bassa (centre) et M. Johnson à Nimba (nord).
Selon la Constitution, le second tour est organisé le deuxième mardi qui suit l’annonce du résultat final, soit le 7 novembre.
La présidente sortante, prix Nobel de la paix 2011, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats, a estimé le jour du vote que le Liberia était “prêt pour la transition”, la première d’un dirigeant élu à un autre dans ce pays “depuis trois générations”.
Par Ibrahim Bah