
Selon le vice-président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue, « rien n’a abouti » pour l’instant, mais « il peut y avoir un accord ».
Le vice-président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a confirmé, mercredi 7 mai, que le gouvernement américain avait présenté des velléités d’expulser des migrants africains vers son pays. « Je confirme qu’il y a eu une conversation dans laquelle les Etats-Unis ont exprimé leurs intentions, mais rien n’a abouti, concernant l’expulsion de migrants vers notre pays », a-t-il écrit sur son compte X quelques jours après la publication de plusieurs articles de presse à ce sujet.
A Malabo, cette question a soulevé l’émotion chez une partie des Equato-Guinéens, qui craignent que les migrants soient des « criminels ».
« A mon avis, il peut y avoir un accord, mais nous choisissons les personnes que nous pouvons accueillir par leurs profils », a assuré le vice-président chargé de la défense et de la sécurité, précisant que la Guinée équatoriale souhaitait éviter d’« accepter les personnes ayant un casier judiciaire ».
En contrepartie, Malabo a demandé à l’administration Trump de couvrir les frais de logement et de subsistance des migrants expulsés et d’investir dans des activités locales qui leur permettraient de se réinsérer socialement, toujours selon le vice-président.
A la fin d’avril, les Etats-Unis avaient affirmé être « activement » à la recherche de pays prêts à accueillir des ressortissants de pays tiers, afin de mettre en place la promesse de campagne de Donald Trump d’un programme massif d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière.
Selon le journal en ligne Radio Macuto, établi en Espagne et proche de l’opposition équato-guinéenne, « cette rhétorique semble bienveillante, mais elle se heurte à la réalité dans les rues de Malabo, Bata et d’autres villes du pays, où les autorités ont lancé ces dernières semaines une nouvelle vague de raids et d’expulsions arbitraires contre les immigrants subsahariens, dont beaucoup vivent en Guinée équatoriale depuis des années ».
Récemment, des Nigérians, des Camerounais et des Tchadiens ont été arrêtés sans mandat et expulsés sans ménagement.
« Il est difficile de comprendre comment un régime qui expulse les migrants pauvres et installés de son territoire est désormais disposé à accueillir d’autres migrants expulsés des Etats-Unis », s’interroge le journal.
A la mi-avril, Malabo a expulsé un groupe de plus de deux cents ressortissants camerounais.
L’incident a fait monter la tension diplomatique avec Yaoundé, qui a convoqué l’ambassadeur de Guinée équatoriale pour lui notifier son « indignation » et sa « désapprobation ». Les autorités équato-guinéennes ont répondu avoir expulsé des « migrants en situation irrégulière ».
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