Neuf anciens agents des services de sécurité gambiens accusés du meurtre en 2016 d’un opposant au président de l’époque, le très autoritaire Yahya Jammeh, ont plaidé non-coupable lors de la reprise de leur procès jeudi, après plus de six mois d’interruption.
Ces neuf anciens responsables de la défunte Agence nationale du renseignement (NIA, l’instrument de répression du régime Jammeh) sont notamment accusés de “meurtre et complot en vue de commettre un meurtre” de Solo Sandeng, opposant à Jammeh décédé en avril 2016 alors qu’il était détenu par la NIA.
Après de longs débats de procédure, les neuf accusés ont nié jeudi l’ensemble des charges pesant contre eux, a rapporté un correspondant de l’AFP.
Leur procès s’était ouvert le 20 mars dans la capitale gambienne mais les audiences avaient été régulièrement renvoyées depuis lors.
L’audience de jeudi, en présence des neuf accusés, dont l’ancien chef de la NIA, Yankuba Badjie, a rapidement viré à la bataille technique, sans que le fond du dossier ne soit abordé.
Les prévenus ont rejeté une série de nouveaux chefs d’accusation, dont celui d'”enlèvement pour faciliter la torture et le meurtre” ou encore celui de “falsification de preuves”, présentés par le procureur d’Etat Antouman Gaye.
Des avocats de la défense ont avancé que ces nouveaux chefs d’inculpation étaient entachés d’erreurs, expliquant que les dates retenues pour les faits incriminés n’étaient pas toujours précisées ou encore que les accusations étaient floues ou portant à confusion.
Ils ont plaidé que ces nouvelles charges ne garantissaient pas un procès équitable à leurs clients.
La prochaine audience a été fixée au 2 novembre.
Après plus de 22 ans à la tête du pays, Yahya Jammeh est parti en exil fin janvier après avoir contesté pendant six semaines sa défaite à la présidentielle de décembre face à Adama Barrow.
Son régime est accusé de nombreuses violations des droits de l’Homme.
AFP