Le mercredi 19 juin, le Gabon a franchi une étape importante en adoptant un nouveau code électoral. Sur les 98 députés présents, 85 ont voté pour, tandis que 13 se sont opposés à ce projet.
L’adoption de ce code n’a pas été sans controverse, avec des accusations affirmant qu’il servirait les intérêts du ministère de l’Intérieur et favoriserait le candidat au pouvoir. Jean Valentin Leyama, l’un des députés opposants, a dénoncé la « toute puissance » accordée au ministère de l’Intérieur, malgré quelques amendements jugés mineurs.
La tension était palpable à l’Assemblée nationale lorsque plusieurs députés, dont Marcel Libama et Edgard Owono, ont quitté la salle pour protester contre le refus d’un vote à bulletin secret. Ils craignaient que le vote à main levée ne stigmatise ceux qui s’opposent au projet. Cette scène a mis en lumière les divisions profondes au sein de l’hémicycle sur la question de la transparence et de l’impartialité du processus électoral.Â
Le nouveau code électoral attribue au ministère de l’Intérieur l’organisation des élections, un rôle auparavant tenu par le Centre Gabonais des Élections (CGE). Cette décision découle des recommandations du dialogue national inclusif d’avril 2024. Germain Biahodjow, un député favorable au projet, a tenté de rassurer ses collègues en affirmant que le ministère n’aurait pas une « toute puissance absolue » et serait responsable en cas de dysfonctionnements électoraux.
L’adoption par l’Assemblée nationale n’est qu’une étape dans le parcours législatif de ce nouveau code électoral. Le texte doit maintenant être soumis au Sénat pour validation finale. Le ministre de l’Intérieur, principal défenseur du projet, reste optimiste quant à l’issue de ce processus. Il espère que cette réforme permettra d’organiser les futures élections, y compris le référendum constitutionnel prévu avant fin 2024, en toute légalité.
L’adoption de ce code électoral représente un tournant pour le système électoral gabonais. Cependant, les critiques et la division parmi les députés soulèvent des questions sur la mise en œuvre et l’impact réel de ces nouvelles règles. Les prochaines étapes législatives et les réactions du Sénat seront déterminantes pour évaluer la capacité de ce nouveau cadre à garantir des élections transparentes et équitables.
La Rédaction