Une fuite non planifiée du projet de Constitution gabonaise enflamme le débat politique. Cela divise profondément le pays avant le référendum.
Au Gabon, un vent de polémique souffle après la fuite inattendue du projet de Constitution sur les réseaux sociaux. Alors que le texte n’avait pas encore été officiellement publié, il a pourtant circulé dans des groupes WhatsApp, soulevant de vives réactions. Entre soutien enthousiaste et rejet catégorique, la scène politique se trouve plus que jamais divisée à l’approche du référendum prévu d’ici la fin de l’année.
Tout commence par une révélation inattendue : le projet de la nouvelle Constitution gabonaise fait son apparition sur les réseaux sociaux bien avant sa publication officielle. Cette diffusion prématurée a plongé la population dans une ambiance mêlant excitation et confusion. Est-ce une fuite intentionnelle ou une erreur dans la communication officielle ? Les spéculations vont bon train alors que les autorités gardent le silence sur l’origine de cette fuite.
Cette situation a suscité des interrogations légitimes sur la transparence du processus de révision constitutionnelle. Avec un texte circulant librement avant l’évaluation parlementaire, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la maîtrise de l’information au sein du gouvernement.
Malgré les doutes soulevés par la fuite, les partisans du projet de Constitution n’ont pas tardé à manifester leur soutien. Parmi eux, Gervais Oniane, ancien candidat à la présidentielle, se montre particulièrement optimiste. Il appelle les Gabonais à voter « oui » au référendum, estimant que cette nouvelle Constitution représente une étape nécessaire pour l’avenir du pays. Selon lui, la proposition d’un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois et la suppression du poste de Premier ministre sont des changements importants.
De son côté, le Premier ministre Emmanuel Edou Eyene, bien qu’éventuellement impacté par la suppression de son poste, pourrait également rejoindre les rangs des défenseurs du texte. Pour lui, ce projet pourrait être l’occasion de moderniser le cadre institutionnel du Gabon, une réforme attendue depuis des années.
Cependant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. L’opposition, menée par des figures emblématiques comme Pierre Claver Maganga Moussavou, n’hésite pas à dénoncer le projet comme une tentative d’instaurer une dictature sous le couvert de réformes démocratiques. Selon lui, ce texte est « taillé sur mesure » pour le général Oligui Nguéma, lui assurant un pouvoir absolu à la tête de l’État.
Pour ces détracteurs, le projet actuel de Constitution renforce considérablement le pouvoir exécutif au détriment de la démocratie. Ils estiment que les critères d’éligibilité à la présidentielle, fixant l’âge des candidats entre 35 et 70 ans, sont discriminatoires et visent à exclure certains potentiels rivaux. L’opposition appelle ainsi les Gabonais à voter « non » lors du référendum.
La Rédaction