Jean-Louis Billon, député et ancien ministre du Commerce, a déclaré sa candidature à la présidentielle ivoirienne de 2025, défiant la direction de son parti, le PDCI.
Jean-Louis Billon, député de Dabakala et ancien ministre du Commerce, a officiellement annoncé sa candidature pour la présidentielle ivoirienne d’octobre 2025. Une déclaration qui survient malgré la désignation de Tidjane Thiam comme candidat « naturel  » par son parti, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Le parcours de cet homme d’affaires de 59 ans, qui dirige le groupe agro-industriel Sifca, en fait un candidat atypique, prêt à bousculer les équilibres internes du PDCI-RDA.
Devant une foule de sympathisants rassemblés à Dabakala, Jean-Louis Billon a exprimé ses ambitions. Depuis longtemps, l’ancien ministre du Commerce laissait entretenir son désir de briguer la présidence ; une aspiration qui a finalement pris forme publique. Il devient ainsi le deuxième acteur politique à annoncer officiellement sa candidature pour 2025, après Laurent Gbagbo.
La déclaration de candidature de Billon intervient alors que le président du PDCI, Tidjane Thiam, fait campagne dans l’ouest du pays pour encourager l’inscription des jeunes sur les listes électorales. Billon n’a pas hésité à critiquer le fonctionnement de son parti, déplorant l’absence de renouvellement au sein des cadres dirigeants et le manque de transparence dans la gestion des affaires internes. Depuis l’élection de Thiam, Billon s’est montré distant, refusant même sa nomination comme secrétaire exécutif et optant pour un rôle de délégué départemental.
La candidature de Tidjane Thiam a été validée par le congrès du PDCI en décembre dernier, le désignant comme « candidat naturel » pour l’investiture à la présidentielle de 2025. Cette position met Billon dans une situation difficile : s’il souhaite concourir sous les couleurs de son parti, il devra passer par une convention. Les observateurs politiques envisagent néanmoins une autre possibilité : Billon pourrait choisir une candidature indépendante s’il échoue aux primaires du PDCI.
L’idée d’une candidature en dehors du PDCI reste pour Jean-Louis Billon un pari risqué. En 2010, le parti avait déjà fait face à des dissidences internes, marquées par l’émergence de candidatures parallèles qui ont fracturé les soutiens et affaibli la cohésion du PDCI. Billon pourrait-il être tenté de suivre un parcours similaire si les primaires ne tournent pas en sa faveur ? Certains cadres du parti, tels que Soumaïla Bredoumy, considèrent cette possibilité comme marginale et affirment que la priorité reste la mobilisation des jeunes.
Homme d’affaires influent, Jean-Louis Billon incarne une autre génération de dirigeants au sein du PDCI. Son parcours, combiné à sa vision critique de la direction actuelle du parti, suscite l’intérêt des militants en quête de renouveau. Mais sa déclaration de candidature pourrait aggraver les tensions au sein du PDCI et diviser davantage les partisans.
La Rédaction