Quatorze corps de personnes tuées lors de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, qui a fait quelque 3 000 morts, ont été remis par le gouvernement à leurs familles lors d’une cérémonie mercredi 5 juin à Abidjan, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Nous sommes venus ce jour pour honorer la mémoire de quatorze êtres », a déclaré la ministre de la cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Belmonde Dogo, en exprimant ses « sincères condoléances aux familles ».
La cérémonie a eu lieu dans des locaux de l’entreprise de pompes funèbres Ivosep. Une centaine de personnes étaient réunies, dont les familles des victimes et des membres du gouvernement. « Ces quatorze corps que nous remettons ont été conservés après la crise post-électorale de 2010-2011, pour nécessité d’enquête et d’identification », a expliqué la ministre.
Un montant de 1.500.000 francs CFA (environ 2.200 euros) a été remis par le gouvernement à chaque famille par chèque à la fin de la cérémonie. L’aide de l’Etat ne “pourra pas effacer votre peine”, a dit la ministre, mais “je vous demande de pardonner“, pour “faire de notre pays un havre de paix”.
Les démarches administratives, judiciaires et l’authentification des corps avant qu’ils ne soient restitués, ont débuté en 2013, a indiqué Belmonde Dogo.
47 corps avaient déjà été remis à leurs proches en mars 2023 dans l’ouest du pays, région particulièrement endeuillée par la crise. “Il nous reste 6 corps à restituer à Duékoué (ouest) mais cela se fera dans les semaines à venir”, a ensuite annoncé Mme Dogo à la presse.
Au total, 67 dépouilles ont donc été remises officiellement, mais des corps ont été récupérés par les familles en dehors de l’initiative de l’Etat et d’autres n’ont pas encore été identifiés. La ministre n’a pas souhaité donner de chiffres à ce propos.
En 2010, la victoire à l’élection présidentielle d’Alassane Ouattara, toujours au pouvoir, contestée par le sortant Laurent Gbagbo, avait débouché sur plusieurs mois de violences qui avaient fait environ 3 000 morts dans les deux camps.
AFP