
Le procès pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat du général Norbert Dabira, un ex-dignitaire du régime du président congolais Denis Sassou Nguesso, s’est ouvert mardi devant la Cour criminelle de Brazzaville où l’accusé a qualifié de « mensonge » les faits qui lui sont reprochés.
Avant l’ouverture du procès devant la Cour criminelle de Brazzaville, le général Dabira a fait son entrée dans la salle d’audience, souriant, derrière ses lunettes claires, avant de saluer ses avocats et l’un de ses proches.
« Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés (…) Je suis devant la barre à cause d’un mensonge », a déclaré le général Dabira.
Au cœur de ce procès, une conversation téléphonique interceptée par les renseignements intérieurs, entre les généraux Norbert Dabira et Ngatsé Nianga Mbouala, commandant en chef de la Garde républicaine.
Il y est question d’un projet de coup d’Etat. L’avion du président Denis Sassou Nguesso devait être abattu en plein vol, au retour d’un séjour dans son fief d’Oyo. Le 11 janvier dernier, Norbert Dabira était placé en détention. Ngatsé Nianga Mbouala était quant à lui limogé, mais à ce jour, il n’est pas inculpé et devrait comparaître en qualité de témoin.
Le général Dabira nie toute implication, selon un de ses avocats. « La conversation téléphonique a bel et bien eu lieu, mais il n’y a tenu aucun propos le compromettant.
Il était en France », explique son défenseur. Considéré comme un proche du chef de l’Etat, l’ancien inspecteur général des forces armées congolaises a été mis en examen dans le cadre de l’affaire des disparus du Beach dont l’instruction se poursuit en France. Il n’avait plus fonction officielle depuis le mois d’août.
Ancien inspecteur des Forces armées congolaises (FAC) et ancien haut-commissaire à la réinsertion des anciens combattants, le général Dabira est accusé d' »atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».
Ancien commandant de la garde républicaine – unité d’élite chargé de la protection du président du Congo-Brazzaville -, le général Nianga Ngatsé Mbouala est cité dans cette affaire en qualité de témoin.
Originaire de la région de la Cuvette (nord), comme le président Sassou Nguesso, le général Dabira avait été arrêté en janvier 2018.
Son procès intervient quatre jours après celui du général Jean-Marie Michel Mokoko, 71 ans, ancien chef d’état-major et ancien conseiller du président Sassou Nguesso qui a été condamné à 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État ». Il a défié Sassou Nguesso à la présidentielle de mars 2016 et avait refusé de reconnaître la réélection contestée du président congolais.
La défense de Mokoko a annoncé lundi son intention de saisir les juridictions internationales contre cette condamnation.
Un autre candidat à la présidentielle de 2016, André Okombi Salissa, arrêté en janvier 2017 également pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » attend la date de son procès.
Afrique Diplo