La sécheresse calamiteuse qui sévit depuis des mois dans l’extrême nord du Botswana a pris au piège des dizaines d’hippopotames et de têtes de bétail, englués dans l’épaisse boue qui tapisse le fond du lac Ngami vidé de son eau.
Par petits groupes, ces animaux pataugent jusqu’au cou dans une gluante gadoue de couleur cendre dans laquelle ils se sont aventurés pour y trouver un peu d’eau.
“Les hippos ne courent que peu de risques de rester prisonniers de la boue”, juge le directeur des Parcs nationaux et de la faune sauvage (DWNP), Moeti Batshabang, “seul le bétail reste embourbé dans les eaux boueuses”.
Certaines vaches n’y ont pas résisté. Elles sont mortes de déshydratation et leur carcasse est la proie de nuées de vautours qui n’ont pas tardé à se repaître de leur chair.
Selon M. Batshabang, la zone du lac Ngami compte une centaine d’hippopotames et 38.000 têtes de bétail.
Une cinquantaine de ces lourds pachydermes ont déjà quitté la région et entamé une transhumance forcée dans l’espoir de trouver un peu d’eau ailleurs.
Comme les autres pays d’Afrique australe, le Botswana est victime depuis plusieurs saisons de graves sécheresses liées au réchauffement climatique qui menacent son agriculture, sa population et sa riche faune sauvage.
Le président du pays, Mokgweetsi Masisi, a déclaré en mai l’état de catastrophe naturelle et mis en place une série de mesures d’urgence pour protéger les récoltes et le bétail.
En plus de celle des animaux, l’assèchement du lac Ngami affecte aussi la vie des pêcheurs locaux, contraints au chômage.
Dans les pays voisins du Botswana, la sécheresse fait déjà planer le spectre de la famine. Selon le Programme alimentaire mondiale (PAM), elle menace 2,5 millions de personne en Zambie et 5,5 millions au Zimbabwe.
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