
Le président angolais João Lourenço effectue une visite d’État en France les 16 et 17 janvier. Axée sur la coopération économique et les enjeux géopolitiques, cette rencontre avec Emmanuel Macron marque un nouveau chapitre dans les relations franco-angolaises.
L’Angola, Etat lusophone riche en pétrole, « est un des pays prioritaires du président » Emmanuel Macron en Afrique, selon l’Elysée. La France y est le premier investisseur étranger.
Le président angolais João Lourenço entame ce jeudi 16 janvier une visite d’État de deux jours à Paris, marquée par un agenda chargé et des enjeux de taille. Entre ambitions économiques, dossiers géopolitiques complexes et symbolisme diplomatique, cette rencontre avec son homologue Emmanuel Macron reflète une volonté commune de renforcer les liens entre la France et l’Angola tout en répondant aux défis régionaux et internationaux.
Au centre des discussions figurera le processus de paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où João Lourenço joue un rôle clé en tant que médiateur entre Kinshasa et Kigali. Avec la présidence de l’Union africaine (UA) qui revient bientôt à l’Angola, cette visite se révèle stratégique. La France, qui soutient activement les efforts du processus de Luanda, espère encourager une relance des négociations pour apaiser les tensions dans la région des Grands Lacs, malgré les récentes impasses diplomatiques.
Cette dimension internationale s’inscrit également dans un contexte de rivalités croissantes entre grandes puissances en Afrique, notamment face à la Chine et à la Russie. La coopération franco-angolaise pourrait devenir un modèle pour la stabilité régionale.
Au-delà des questions géopolitiques, la visite d’État mettra en lumière des ambitions économiques réciproques. La France, principal investisseur en Angola avec 18 milliards d’euros principalement dans le secteur pétrolier, cherche à diversifier ses investissements, notamment dans l’agriculture et les infrastructures.
De son côté, l’Angola aspire à réduire sa dépendance au pétrole en misant sur des secteurs tels que l’agriculture, les infrastructures ferroviaires et la gestion des ressources naturelles. Parmi les annonces attendues, un contrat entre Airbus et Luanda pour un satellite d’observation de la Terre, financé par la Société Générale, pourrait être officialisé.
Alors que l’Angola a rejoint l’Organisation internationale de la Francophonie en 2023 en tant qu’observateur, les initiatives pour promouvoir la langue française et renforcer les échanges culturels seront également au menu des discussions. L’ouverture d’un lycée bilingue franco-portugais et le développement de programmes éducatifs témoignent de l’importance de ce volet culturel dans les relations bilatérales.
La visite de João Lourenço à Paris, marquée par une cérémonie d’accueil aux Invalides et un dîner officiel, symbolise un rapprochement stratégique entre la France et l’Angola. À travers cette rencontre, Paris cherche à consolider son influence en Afrique subsaharienne tout en mettant sur un partenaire clé pour la stabilité régionale et le développement économique.
Par Guylain Gustave Moke