Les conséquences de la sécheresse s’annoncent dramatiques en Zambie. Plus d’un million d’enfants sont menacés par la famine, selon une estimation de l’ONG Save the Children.
L’Afrique australe subit les affres du phénomène El Niño qui a entraîné une sécheresse dévastatrice au Malawi, au Zimbabwe et en Zambie. Les cultures ont été entièrement dévastées exposant les pays à un sérieux risque de famine. Tous ces trois pays ont déclaré, l’un après l’autre, l’état de catastrophe naturelle. Un récent rapport de l’ONG Save the Children décrit une situation catastrophique pour les enfants zambiens.
Selon le rapport, la sécheresse que connaît la Zambie, depuis quelques mois, est la pire connue par le pays depuis 20 ans. Une sécheresse qui dure depuis neuf semaines et qui s’est étendue sur sept provinces sur les dix que compte le pays, dévastant les cultures et asséchant les points d’eau. Dans un pays où l’agriculture est essentiellement pluviale, on imagine aisément le niveau de catastrophe. 1 million d’hectares sur les 2.2 millions plantés de maïs – la principale production vivrière du pays – ont été emportés par la sécheresse.
La conséquence directe de cette situation, ce sont les pénuries alimentaires. Dans ces conditions, plus d’un million d’enfants sont directement menacés par la famine. Les racines de nénuphar bouillies, les noix et quelques fruits sauvages constituent le seul repas quotidien pour beaucoup d’enfants.
Save the Children a recueilli des témoignages poignants qui appellent des réactions rapides pour éviter le pire. Namushi a neuf ans et vit dans la province occidentale du pays avec sa grand-mère, ses deux sœurs et cousines. La famille vit normalement de l’agriculture qu’elle fait sur un lopin de terre, et subit de plein fouet les affres de la sécheresse. « Les récoltes sont toutes sèches par rapport à l’année dernière. Cela est dû à une faible pluviométrie. Quand je vois ça, j’ai faim. Nous mangeons une fois par jour. Nous mangeons du mashwa (racine de nénuphar). On le mange bouilli », a confié la petite fille à  Save the Children. « Quand j’ai faim, a-t-elle poursuivi, je n’ai pas envie de jouer. J’ai faim à l’école. Parfois, j’ai envie de m’effondrer à cause de la faim. L’année dernière, les choses allaient un peu mieux et il y avait de la nourriture ».
Lawrence, 7 ans, vit dans la même province avec sa mère, sa sœur et sa grand-mère. Elle a témoigné : « Il n’y a pas de pluie. Le maïs n’a pas bien poussé à cause du soleil brûlant. La nourriture a été brûlée par le soleil. Je me sens mal. Parfois, nous ne mangeons qu’une fois [par jour]. Parfois, nous nous endormons le ventre vide. Je me sens mal quand il n’y a pas de nourriture à manger ». Et la mère de Lawrence de venir en appui : « Quand mes enfants sautent des repas et dorment le ventre vide, on pourrait croire qu’ils sont malades à cause de leur apparence. Lorsque nous recevons de la nourriture et qu’ils mangent un peu de nourriture, ils commencent à jouer et vous réalisez que c’est juste la faim qui les fait dormir. Quand ils ont faim, ils ne sont pas énergiques, ils ont même l’air confus ».
Face à ce drame, Save the Children lance un appel formel par la voix de son directeur national en Zambie, Jo Musonda : « Nous appelons à une action et à un financement urgents aux niveaux national et international pour fournir aux familles et aux enfants des services de base, notamment de la nourriture et de l’eau ».
Afrik.Com