Rached Ghannouchi a été condamné à une nouvelle peine de trois ans de prison ferme, en Tunisie. Le chef du parti Ennahda est poursuivi pour financement illégal de sa formation politique.
Les choses se corsent pour l’opposant tunisien Rached Ghannouchi. En effet, le leader politique a été condamné par la justice tunisienne à une nouvelle peine de trois ans de prison ferme. Âgé de 63 ans, il est poursuivi pour financement illégal de son parti. Une condamnation qui intervient alors qu’il est déjà emprisonné pour « financement étranger » du parti dont il est à la tête. Rached Ghannouchi purge déjà une peine de 15 mois de prison.
La condamnation de ce jeudi 1er février 2024 est donc une sentence de plus infligée au chef du mouvement islamo-conservateur tunisien Ennahda. Selon des précisions de son avocat, Me Sami Triki, le gendre de Ghannouchi, Rafik Abdessalam, a lui aussi écopé de la même peine de trois ans de prison ferme. Ancien ministre des Affaires étrangères, de 2011-2013, M. Abdessalam a été jugé par contumace dans la même affaire.
Par ailleurs, la justice tunisienne a condamné le parti Ennahda à verser une amende d’environ un million d’euros. C’est le 17 avril 2023 que Rached Ghannouchi a été arrêté. A l’époque, le dirigeant avait fait savoir que la Tunisie pourrait être menacée d’une guerre civile si les partis issus de l’islam politique y étaient éliminés. Jugé le 15 mai, le farouche opposant au président Kaïs Saïed a été condamné à un an de prison.
Il est poursuivi pour apologie du terrorisme. Cette peine sera durcie en appel, en octobre, suite à une plainte d’un syndicat de police. Les policiers lui avaient reproché des propos tenus, début 2022, lors des funérailles d’un responsable d’Ennahda. Ghannouchi avait déclaré qu’il ne craignait ni les puissants ni les tyrans. Sa peine avait été alors corsée de 12 à 15 mois de prison. Sauf qu’il vient d’écoper d’une nouvelle peine.
AFP