Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, secoué depuis plusieurs semaines par une contestation y compris au sein de son propre parti, a défendu son bilan lundi soir en soulignant que la croissance avait dépassé les 2,5% au premier trimestre.
“Notre gouvernement a rempli ses obligations en matière de stabilité, sécurité, lutte contre le terrorisme et relance du tourisme”, a-t-il déclaré lors d’un discours retransmis à la télévision.
Il a souligné que la croissance, qui avait timidement repris en 2017 après des années de marasme notamment lié à la chute du tourisme, avait atteint 2,5% sur les quatre premiers mois de 2018, et devrait dépasser les 3% au deuxième trimestre.
Il a admis que dans certains domaines le gouvernement avait échoué, mentionnant la chute du dinar, et réitérant son engagement à réformer les caisses sociales et les entreprises publiques, largement déficitaires.
“Notre pays a besoin de consensus politique”, a-t-il affirmé alors que des élections présidentielle et législatives sont préuvues en 2019.
Youssef Chahed, 42 ans, issu du parti présidentiel Nidaa Tounès, a été nommé en août 2016 à la tête du gouvernement d’union nationale. Il est également soutenu par le parti islamiste Ennahdha, partenaire de la coalition gouvernementale.
La puissante centrale syndicale UGTT, et le numéro un de Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, réclament le départ de M. Chahed, en arguant des difficultés économiques du pays.
“Hafedh Caïd Essebsi a détruit le parti”, a accusé M. Chahed lundi soir. M. Essebsi est le fils du président de la République Béji Caïd Essebsi, et la presse lui prête des ambitions pour la présidentielle de 2019.
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