La deuxième audience du procès de l’attentat au musée du Bardo en 2015, qui avait fait 22 morts dont 21 touristes occidentaux, s’est ouverte mardi matin à Tunis en présence d’avocats français. La salle a été placée sous haute sécurité et l’audience était traduite en français en simultané.
Vingt-six personnes –22 en détention et quatre en liberté– sont poursuivies, selon une source judiciaire. Parmi elles figure un policier accusé de non-assistance à personne en danger, a indiqué son avocat.
Mardi, 18 accusés étaient présents au tribunal.Â
Après une ouverture en catimini en juillet, pour laquelle les victimes n’avaient pas reçu de convocation, certaines étaient représentées mardi par un conseil français qui avait fait le déplacement.
“On est là simplement pour demander justice. La justice, c’est la transparence, la vérité, l’accessibilité. On ne demande que ça”, a déclaré Gérard Chemla, avocat de 27 des parties civiles.
Il espère le renvoi de l’audience dans l’espoir que soient mises en places les conditions pour que les victimes puissent suivre le procès sur place ou à distance, et que celles qui le souhaitent puissent être entendues.
La première audience, présentée comme purement “formelle”, avait rapidement été renvoyée.
Les accusés sont jugés en vertu de la loi antiterroriste adoptée à l’été 2015. Ils sont ainsi passibles de la peine capitale, mais cette sentence fait l’objet d’un moratoire depuis 1991 en Tunisie.
Le 18 mars 2015, deux assaillants avaient ouvert le feu au musée du Bardo, tuant 21 touristes -dont quatre Français- et un policier tunisien. Six autres Français avaient été blessés dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Dans la foulée, les autorités tunisiennes avaient procédé à l’arrestation d’une vingtaine de personnes, en affirmant avoir démantelé “80% de la cellule” impliquée. Quelques mois plus tard, huit d’entre elles, dont un homme un temps présenté comme le principal responsable, avaient toutefois été relâchées.
Après sa révolution en 2011, la Tunisie a fait face à l’essor d’une mouvance jihadiste armée, avec, outre l’assaut au musée du Bardo à Tunis, un attentat dans une station balnéaire près de Sousse et des attaques meurtrières contre les forces de sécurité.
Malgré l’accalmie actuelle, le pays reste sous état d’urgence.
Par Saida Bensouda