Les négociations entre le parti au pouvoir et l’opposition togolaise ont repris vendredi à Lomé, en présence du président ghanéen, facilitateur du dialogue, après un mois d’interruption.
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, est arrivé en fin de matinée dans l’hôtel du 2 Février, où se déroule le dialogue.
Après plus d’une heure de débat entre les deux parties, le facilitateur a décidé de mener des consultations bilatérales, recevant dans un premier temps la délégation du pouvoir, puis les représentants de l’opposition.
Les négociations engagées pour tenter de mettre fin à plus de six mois de grave crise politique et sociale avaient été interrompues après deux jours de discussion (les 19 et 23 février).
Bien que le gouvernement ait répondu à quelques-unes des demandes de l’opposition – notamment la libération de la moitié des personnes arrêtées pendant les manifestations et la libération provisoire de membres de l’opposition-, les pourparlers s’enlisent sur la question du “retour à la Constitution de 1992”.
Depuis septembre, des milliers, voire des dizaines de milliers de Togolais descendent dans les rues pour demander l’application de la Constitution de 1992, qui implique une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
La coalition de 14 partis d’opposition refuse que le président togolais se représente au scrutin de 2020.
Faure Gnassingbé en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu lors de scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015.
En début de semaine, les Nations unies, l’Union européenne et les ambassades de France, d’Allemagne et des Etats-Unis ont fait pression sur les deux parties, les invitant à s’engager dans une “discussion de fond” sur les réformes constitutionnelles et à “dépasser leurs positions de principe”.
L’opposition, qui a suspendu ses marches quasi hebdomadaires pendant le déroulement des négociations avec le pouvoir, a menacé la semaine dernière de rappeler ses partisans dans la rue.
Par Oscar Trammé