La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström a confié mercredi avoir “fait l’expérience” du harcèlement sexuel “au plus haut niveau politique”, et rejoint sur sa page Facebook la campagne #metoo qui incite les victimes à témoigner.
Sans confirmer un incident survenu lors d’une réunion avec des dirigeants européens et rapporté par un journaliste dans ses mémoires, Margot Wallström a affirmé avoir été victime de harcèlement dans l’exercice de ses fonctions.
“Je peux confirmer que cela existe au plus haut niveau politique et que j’en ai moi-même fait l’expérience”, a-t-elle déclaré, disant toutefois ne pas vouloir en parler “de façon trop personnelle”.Â
En 2014, elle avait raconté dans un livre de souvenirs du journaliste suédois Jan Scherman que l’un de ses voisins l’avait délibérément tripotée lors d’un dîner de dirigeants européens.
“Tout d’un coup j’ai senti une main sur ma cuisse. Mon voisin de table s’était mis à me tripoter. C’était complétement irréel”, avait-elle relaté.
Informé, l’ancien président de la Commission, José Manuel Barroso “a estimé que c’était tout à fait inacceptable. J’ignore s’il en a parlé à la personne que j’avais à table. J’étais choquée par ce qui s’est passé”, se souvenait-elle.
Margot Wallström est notamment chargée dans le gouvernement social-démocrate de Stefan Löfven de mettre en musique la “diplomatie féministe” du pays scandinave qui vise à prendre en compte la défense des droits et des libertés des femmes dans ses relations avec les chancelleries étrangères.
Au nom de ce principe, elle avait qualifié l’Arabie saoudite de “dictature” qui viole les droits des femmes et fouette les blogueurs, déclenchant les représailles diplomatiques de Ryad.
Par Natalie Buchet