Des centaines de Soudanais se sont rassemblés jeudi près du palais présidentiel de Khartoum, demandant justice pour leurs camarades tués lors de la répression du mouvement de contestation, en exigeant la nomination de nouveaux hauts responsables judiciaires.
“Sang pour sang, nous n’accepterons pas de dédommagements”, a scandé la foule, brandissant des drapeaux soudanais et des photos des personnes tuées au fil des mois de la contestation.
Selon un comité de médecins, plus de 250 personnes ont été tuées durant le mouvement de contestation né en décembre 2018 du triplement du prix du pain, avant de prendre rapidement une tournure politique contre le régime d’Omar el-Béchir puis le Conseil militaire de transition.
Parmi ces victimes, au moins 127 ont péri lors de la dispersion brutale début juin d’un rassemblement qui durait depuis près de deux mois devant le quartier général de l’armée à Khartoum, d’après le même comité de médecins proche de la contestation.
Fin juillet, une enquête officielle a conclu à l’implication dans la répression du sit-in de huit paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aussi accusées de crimes dans la région du Darfour (ouest) sous le régime de M. Béchir.
Le rassemblement de jeudi, appelé par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation, a exhorté les nouvelles autorités à nommer notamment un nouveau procureur général, afin d’ouvrir une procédure judiciaire.
Le mois dernier, le Soudan est parvenu à s’engager sur la voie d’une transition vers un régime civil, après la signature d’un accord entre les leaders de la contestation et les généraux du Conseil militaire.
Un Conseil souverain, composé à la fois de civils et de militaires, a été formé pour piloter cette transition qui doit durer 39 mois.
Cet organe décisionnel, dirigé par l’ancien chef du Conseil militaire de transition, Abdel Fattah al-Burhane, siège désormais au palais présidentiel.
Des rassemblements ont aussi eu lieu jeudi à Port-Soudan, sur les rives de la Mer Rouge, ainsi qu’à Kassala et Madani (est), selon des témoins.
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