En République démocratique du Congo (RDC), la campagne pour les élections générales du 20 décembre 2023 bat son plein. À moins de deux semaines du scrutin, la polémique sur la nationalité d’un des candidats à la présidentielle, Moïse Katumbi, a resurgi.
En République démocratique du Congo (RDC), il reste deux semaines avant les élections générales prévues le 20 décembre 2023 : présidentielle, législatives, provinciales et communales partielles. Le pays termine sa troisième semaine de campagne. Concernant le scrutin présidentiel, plusieurs candidats sillonnent le pays pour des meetings.
En marge de cette campagne, une polémique a refait son apparition : elle concerne la nationalité de Moïse Katumbi, présenté comme l’un des principaux challengers du président sortant et candidat à un nouveau mandat, Félix Tshisekedi.
Cette nouvelle polémique est montée en plusieurs temps. Tout d’abord, lors d’un meeting à Lubumbashi dans le Katanga, le président Félix Tshisekedi a fustigé ces candidats qui « viendront ici, et s’exprimeront en swahili », langue parlée dans plusieurs pays du continent dont la RDC. Allusion notamment donc à Moïse Katumbi. Le président qui a tenu, lui, son discours en lingala – une autre langue parlée au Congo et d’autres pays voisins – dans une province ou les swahiliphones sont pourtant majoritaires.
Mais l’attaque directe est venue de Jean-Pierre Bemba, le ministre de la Défense, vice-Premier ministre, qui bat campagne pour le compte du chef de l’État sortant. Cette fois-ci à Kinshasa, il a directement interpellé le candidat concerné : « J’envoie un message à Moïse Katumbi, qu’il vienne dire au peuple congolais s’il est zambien ou pas. On ne peut pas servir deux maîtres au sommet de l’État. Tu finiras par trahir l’un au profit de l’autre. »
Une attaque qui a poussé le camp de l’opposant à réagir, en diffusant notamment un document des autorités zambiennes daté du 11 juillet dernier et en réponse à une demande des avocats de Katumbi. Cette lettre, signée du ministère zambien de l’Intérieur, déclare que le candidat n’a pas la nationalité zambienne. Ce courrier avait été demandé par le clan Katumbi pour contrer une éventuelle contestation de sa candidature à la présidentielle devant la Cour constitutionnelle. Constatation qui a bien eu lieu portée par un autre candidat, Noël Tshiani. Et la Cour de la RDC a tranché cette question en octobre : elle a jugé la requête recevable sur la forme, mais non-fondée sur le fond et a donc confirmé la nationalité congolaise de Moïse Katumbi.
RFI